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... une stabilité politique à ses citoyens, avec l'élection d'un président et de deux chambres au suffrage universel. Cinq présidents se sont succédé à la tête du pays depuis son indépendance. Allons-nous évoluer sur la question d'une prise en compte officielle du Somaliland pour favoriser son développement ou allons-nous continuer à nous limiter aux relations avec Mogadiscio ? La France, comme nos partenaires africains, a besoin d'une ligne claire, fondée sur le respect mutuel. Cessons de chercher à nous faire aimer ; concentrons-nous sur nos intérêts en faisant valoir nos atouts pour nous faire désirer. Un membre du parlement togolais, l'honorable Alipui, l'a résumé ainsi, hier, devant moi à Lomé : « Plutôt que pour Plus de France, optez pour Mieux de France ».
...t de l'Afrique, tandis que la Russie, avec une présence plus marquée en Afrique francophone et au Sahel, profite de la fin de l'opération Barkhane. Comme cela est clairement réaffirmé à l'article 4 de la loi de programmation militaire, la réduction de la présence militaire française ne signifie ni retrait ni désengagement, mais plutôt adaptation aux évolutions des menaces et aux besoins des pays partenaires. Chaque pays africain doit renforcer sa propre autonomie sécuritaire. Aucune ancienne base Barkhane ne sera fermée, mais toutes seront destinées à former plus de militaires des pays concernés. Comme vous l'avez rappelé, monsieur le ministre, il ne s'agit en rien d'un recul de la France dans ces pays. C'est une manière d'être présent différemment.
...parler de souveraineté monétaire, mais quand j'ai interrogé le Gouvernement sur le stock d'or de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), toujours détenu à 81 % à la Banque de France, ou sur la publication d'une annexe mentionnée à la convention de garantie entre la BCEAO et la République française, on m'a répondu : « Circulez ! Il n'y a rien à voir. » Nous parlons d'être un partenaire d'avenir du développement en Afrique, mais nous ne portons pas le fer contre l'organisation du commerce international et la nature des échanges franco-africains qui l'entravent : traités de libre-échange foncièrement inégaux, démantèlement des services publics et des embryons d'État social dans ces pays, course au moins-disant fiscal, nivellement par le bas de la protection des travailleurs, poli...
...de la désinformation, nous n'avons pas été surpris de voir la milice Wagner intervenir en Centrafrique, puis au Mali. La France, encore davantage depuis le Brexit, assume un rôle moteur dans les opérations de maintien de la paix lancées par l'Union européenne. Nous ne pouvons cependant être les seuls à supporter cette charge. Assez modérément soutenu tant par les gouvernements locaux que par nos partenaires européens, notre pays a progressivement réduit son engagement en Afrique. Force est cependant de constater que la prolifération de mouvements islamistes, l'intervention de la milice russe et le piège de la dette chinoise ouvrent de sérieux motifs d'inquiétude. Avec la croissance démographique et le dérèglement climatique en toile de fond, l'Afrique est exposée au risque de graves crises. D'ail...
...Chine et de la Russie a permis de sortir l'Afrique de son face-à-face avec l'Europe, mais à quel prix ? Concernant la Chine, la masse d'argent qu'elle a déversée sur de nombreux pays africains a créé une relation asymétrique qui n'a pas forcément apporté le développement attendu, bien que Pékin prétende depuis deux ans ouvrir une nouvelle ère pour une relation financière plus soutenable avec ses partenaires. La Russie, quant à elle, y mène également sa stratégie d'influence, avec des moyens peu conventionnels si l'on songe au travail de sape mené par le groupe privé Wagner sur le thème de l'Occident décadent et toujours avide de domination. C'est peu subtil, mais, quels qu'en soient les moyens, cette stratégie est payante pour Moscou, puisque plusieurs pays africains se sont abstenus de voter les ...
...ense au contraire qu'il est sain de le faire. Cela m'amène à ma première remarque. Madame Carlotti, je vous remercie pour l'ensemble du tableau que vous avez dressé, mais je vous trouve un peu dure envers la force Takuba. Peut-être a-t-on manqué d'ambition, mais je ne pense pas que cela ait raté, si je puis le dire avec mes propres mots et en toute spontanéité. Dire « raté » signifierait que les partenaires européens n'ont pas été au rendez-vous. C'est faux : ils ont répondu présents. Nos partenaires européens actuels, y compris des pays qui n'avaient pas l'habitude d'engager leurs forces en opérations extérieures, des pays dont les parlements avaient toujours refusé de tels engagements, l'ont permis cette fois et sont aujourd'hui satisfaits de l'avoir fait. Ils ressentent même une forme de fierté ...
...rt, je vous appelle à faire preuve d'une forme de solidarité en soutenant politiquement l'action de nos armées. On ne peut, d'un côté, dire qu'elles ont été remarquables et rendre hommage aux soldats et, de l'autre, ne pas assumer, rétrospectivement, le portage politique. Je citerai de nouveau le président Hollande : il lui a fallu du courage pour engager les forces armées, à la demande de notre partenaire malien, et pour expliquer à l'opinion publique pourquoi il fallait le faire. C'est notre honneur de renoncer à toute forme de clivage politique sur cette question et d'assumer le bilan des décisions qui ont été prises à l'époque. Des orateurs ont expliqué que le vide laissé par nos militaires avait appelé d'autres compétiteurs. Cela signifie-t-il qu'il fallait rester, contre l'avis même de la ju...