Interventions sur "dissuasion"

29 interventions trouvées.

Photo de Christian CambonChristian Cambon, rapporteur :

Je note avec intérêt que le groupe que préside M. Gontard n'est pas totalement hostile à la dissuasion, du moins grâce à la distinction subtile qu'il opère entre dissuasion nucléaire et dissuasion en général. Pour notre part, quand nous parlons de dissuasion, nous savons à peu près à quoi nous pensons. Bien évidemment, la commission, ses membres et ses rapporteurs ne cessent de travailler sur cette question au travers de nos auditions, et nous poursuivrons ce travail. J'entends donc bien votre a...

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

Je vois souvent débarquer la cavalerie : on reproche au Gouvernement une insuffisance de préparation, qu'il s'agisse de ce texte, de la revue nationale stratégique, ou de je ne sais quoi encore... Eh bien, nous sommes là ! Si vous avez des questions sur la dissuasion, monsieur Gontard, posez-les-moi ! Et s'il faut prendre toute cette semaine et la suivante encore pour avoir un débat sur ces questions, soit ! Je veux bien entendre la passion de votre assemblée pour les marges frictionnelles et les reports de charge, mais ce sujet-ci est central, comme je l'ai dit dans la discussion générale. Dès lors, si des parlementaires de différentes sensibilités politiqu...

Photo de Guillaume GontardGuillaume Gontard :

Je remercie M. le ministre de m'autoriser à lui poser des questions… C'est en tout cas la preuve de l'intérêt de cet amendement. Oui, la question de la dissuasion est importante : on ne peut pas se contenter de la présenter comme un fait accompli. Aujourd'hui nous disposons d'un système de dissuasion nucléaire. Je ne suis pas fou, je sais bien que nous n'allons pas l'arrêter du jour au lendemain. En revanche, il convient de réfléchir à sa nature, aux objectifs qu'on lui assigne et à l'orientation qu'on lui donne. Faut-il toujours plus de dissuasion ? La ...

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

Je vous rejoins dans la conclusion de votre propos, monsieur le sénateur : il faut avoir ce débat, car il y va aussi de l'acceptabilité par la société de la dissuasion nucléaire. Je m'adresse également, en disant cela, aux parlementaires les plus favorables à cette dissuasion. Dire « C'est ainsi que cela fonctionne, circulez, il n'y a rien à voir ! » n'est pas une bonne manière de défendre la dissuasion nucléaire. C'est pourquoi j'encourage ce débat – je n'ai certes pas à vous autoriser à me poser des questions, c'est votre droit en tant que parlementaire –, p...

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

Que Jacques Chirac se soit montré fidèle aux choix du général de Gaulle ne me semble pas surprenant ; je le dis sous le contrôle de celui parmi vous qui fut son secrétaire général, M. Philippe Bas. Je veux souligner par-là que les présidents Mitterrand et Hollande s'inscrivaient, eux aussi, dans cette continuité, comme l'a rappelé M. Temal. Or que dit cette doctrine ? Elle affirme que la dissuasion, par définition, sert à défendre nos intérêts vitaux contre une menace venant d'un État. Cela crée une voûte et permet d'en pointer les éléments de contournement potentiel – je l'ai indiqué lors de la discussion générale. Cette doctrine est aussi strictement défensive et suffisante. Si votre question sous-jacente porte sur une éventuelle remise en cause, du fait de ces 13 %, du caractère défensi...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

... défense, si vous vous trouviez devant une salle de cinq cents Français vous interrogeant sur ce sujet : vous seriez obligé de rentrer plus dans le détail ! Je ne vois pas pourquoi nous, parlementaires, devrions nous contenter d'une réponse se limitant à l'invocation du secret défense, alors que nous débattons de ces questions avec beaucoup de nos concitoyens. Par ailleurs, les composantes de la dissuasion française ont connu des évolutions significatives depuis ses débuts. Son format n'a pas toujours été le même ; il a évolué.

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

Nous pouvons donc nous poser des questions sur le format de la dissuasion, ou en tout cas avoir des débats sur ces questions, sans être assimilés à des irresponsables. Ces évolutions ont pris place sous la direction de gouvernements que, j'imagine, vous souteniez ardemment. Les questions que nous voulons vous poser sont donc sérieuses. Au-delà de la dissuasion et de ses composantes, on pourrait avoir des débats qui, bien qu'annexes, lui sont liés, comme celui relatif ...

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

...ommission, une audition devant celle-ci qui ne serait pas retransmise me permettrait, non pas de dévoiler des secrets défense, mais d'être encore plus à l'aise pour évoquer un certain nombre de situations ou de cas pratiques sur lesquels, pour le dire très clairement, je n'ai pas forcément envie de susciter une réaction de telle ou telle ambassade de l'un de nos partenaires. Oui, le format de la dissuasion a évolué dans le temps. Il en est ainsi de l'apparition, puis de la disparition, de ce que l'on a appelé abusivement le nucléaire tactique – je veux parler du missile Pluton employé par l'armée de terre. Je pense aussi à la fermeture du site du plateau d'Albion, dans les années 1990 ; cette décision a été prise à la suite de la dissolution du pacte de Varsovie, comme d'ailleurs la professionnalis...

Photo de Christian CambonChristian Cambon, rapporteur :

M. Christian Cambon, rapporteur. Je rejoins la proposition du Gouvernement. Il peut bien sûr paraître assez paradoxal de passer plus de temps sur cette affaire que sur la dissuasion nucléaire.