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... majorité des 54 pays africains. Ce serait une erreur grave que de réduire l’Afrique, qui est diverse et vaste, au seul Sahel. Je commencerai par ce qui concerne nos relations avec la grande majorité des pays africains, donc par ce qui va bien, plutôt que par le Sahel. Depuis 2017, sous l’impulsion constante du Président de la République, nous avons voulu renouveler notre politique à l’égard du continent africain, et ce renouvellement porte ses fruits. Vous vous demandez peut-être, mesdames, messieurs les sénateurs, pour quelle raison l’Afrique constitue l’une des grandes priorités de notre diplomatie. La réponse réside dans un constat simple : c’est un continent qui émerge, sur le plan économique, sur le plan diplomatique et sur le plan démographique, bien sûr, avec une population qui dépasse d...
... très mobilisée sur le sujet. Je connais l’engagement de votre commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, qui mène des travaux sérieux, hier sous la présidence de Christian Cambon, aujourd’hui sous celle du président Cédric Perrin. Avant de revenir plus précisément sur la situation sécuritaire et, par là même, sur la question de la présence militaire française sur le continent africain, je pense utile de faire un court rappel historique et politique du sens de cette présence. Il faut à la fois distinguer la nature de nos engagements militaires, dont certains reposent sur des accords de défense anciens, tenir compte des particularités qui distinguent chacun des pays où nos militaires ont été engagés, et préciser les menaces que nous avons combattues et que nous devons ...
...par exemple son appareil de coopération technique, qui était pourtant un formidable levier de développement, d’influence et de présence au plus près des populations. Toutefois, si la France a moins regardé vers l’Afrique, la réciproque est vraie ; car, tout simplement, l’Afrique a profondément changé. L’avènement d’une jeunesse nombreuse, largement urbaine et connectée, a transformé le visage du continent. Cette jeunesse est entrée de plain-pied dans la mondialisation ; pour elle, la France n’est plus qu’un partenaire potentiel dans la longue liste des pays qui portent désormais leur regard vers l’Afrique. Reconnaissons au Président de la République le mérite d’avoir eu l’intuition qu’une bascule s’opérait. Dès 2017, il ambitionnait d’écrire une « nouvelle relation d’amitié » avec le continent. P...
... avez esquissée dans votre déclaration liminaire, madame la ministre. Aujourd’hui, c’est d’abord la présence militaire française en Afrique qui pose problème. Nous devons changer de modèle. Le Président de la République l’a affirmé : l’influence de la France ne se mesurera plus au nombre de nos bases ou de nos opérations militaires. Cependant, nous avons toujours quatre bases permanentes sur le continent, lesquelles accueillent plus de 3 000 soldats français et assurent une présence continue depuis les indépendances. Nous sommes donc très loin d’un retrait de l’armée française de ses anciennes colonies. Certes, il serait démagogique de laisser penser que tout cela peut se faire en un jour, j’en suis consciente. Les états-majors et les officiers sont d’ailleurs très favorables au maintien de nos ...
J’en viens maintenant au cœur du sujet qui nous réunit ce soir. La France et le continent africain sont liés par une histoire particulière. Soulignons au passage que l’avenir de la francophonie passe par le continent africain. L’Afrique se trouve au carrefour d’un grand nombre de débats qui nous animent, en particulier sur le réchauffement climatique et l’explosion démographique. Sur ces deux sujets d’ampleur, la France a la capacité de jouer un rôle important. Le réchauffement clim...
Madame la présidente, madame, monsieur les ministres, mes chers collègues, au mois de février dernier, le Président de la République affirmait : « Nous avons un destin lié avec le continent africain. » Les États africains sont confrontés à d’immenses défis. S’ils ne trouvent pas de solutions, la France et l’Europe en subiront aussi les conséquences. Les effets du dérèglement climatique ne font que commencer à se faire sentir. Ils aggraveront sans nul doute les crises auxquelles ces pays font déjà face. Avec une abondance de terres arables et de minerais, le continent africain disp...
...es aux côtés des acteurs des trois bassins, réunis en sommet à Brazzaville par le président Sassou-Nguesso. Ces exemples montrent bien que la France n’est pas sur le reculoir. À l’instar d’Hervé Gaymard dans son rapport de 2019, tordons le cou à quelques mythes, à celui de la toute-puissance comme à celui du retrait. Mme la ministre l’a rappelé, en vingt ans, les exportations françaises vers le continent africain ont doublé. La France est aujourd’hui le deuxième investisseur étranger sur le continent, avec un stock d’investissement qui a été multiplié par dix, passant de 6 milliards d’euros en 2000 à 60 milliards d’euros en 2022.
...ut le sens de l’action engagée depuis 2017 par le Président de la République, avec de nombreux gestes concrets. Je pense aux restitutions d’œuvres ou à la profonde réforme du franc CFA, qui deviendra l’eco dans quelques mois. Avec des événements comme le Forum Création Africa, la France est toujours plus et toujours mieux au contact de celles et ceux qui façonnent l’avenir de l’Afrique, lui-même continent de l’avenir. Il est en effet un continent de l’avenir au regard de sa dynamique démographique et de sa dynamique économique. « Les fondamentaux sont donc là, solides et prometteurs », pour reprendre les propos du président du Conseil français des investisseurs en Afrique (Cian), Étienne Giros. Certains relèveront que la dynamique démocratique semble marquer le pas, ce qui pourrait être une mena...
...que de prêts, puisque ces pays sont dans l’incapacité de rembourser. Tout en soutenant le développement du financement endogène dans ces pays, nous devons réviser les règles d’attribution des droits de tirage spéciaux (DTS) au Fonds monétaire international (FMI), en favorisant les critères de lutte contre la pauvreté et le financement à grande échelle de la transition économique et écologique du continent africain. Si nous n’allons pas en ce sens, soyons sûrs que les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) seront actifs en ce domaine – ils ont d’ailleurs déjà commencé. Agissons également en faveur d’une agroécologie vivrière qui a fait ses preuves, plutôt que de soumettre les pays africains à des accords commerciaux qui déstructurent leurs filières agricoles et de pêche. Œuvrons en...
...économiquement et socialement de nombreuses régions. Lançons cette coopération dans la lutte contre la déforestation, la lutte contre le commerce illégal d’espèces de faunes et de flores sauvages protégées – celui-ci, je vous le rappelle, est estimé à 20 milliards de dollars par an – ou encore la lutte contre l’une des plus grandes injustices du réchauffement climatique, qui fait de l’Afrique le continent le plus affecté, alors qu’il est le moins émetteur. En conclusion, madame la ministre, il faut que notre pays ait une vision et une politique sur le long terme. C’est la vision court-termiste que l’on appelait Françafrique qui est la source de nos difficultés actuelles. Ne reproduisons pas les mêmes erreurs. Ne donnons pas l’impression que notre relation avec les pays africains n’est qu’une his...
Madame la présidente, madame, monsieur les ministres, mes chers collègues, depuis quelques années, les relations entre notre pays et le continent africain sont devenues un long bulletin de mauvaises nouvelles qui, malheureusement, ne cessent de se répéter. Dans ce contexte, les échanges qui nous rassemblent ce soir revêtent une importance que nul ne doit sous-estimer. Au risque d’être lapidaires, nous pourrions les résumer de manière prosaïque par une question : comment sauver la place de la France en Afrique ? Cette formulation peut semb...
...iat alternatifs, alors que nous sommes encore empêtrés dans nos litiges de colonisation, décolonisation, post-colonisation, néocolonisation – j’en passe, et des meilleures ! –, qui incitent au rejet, voire à la haine de la France, malgré le sacrifice de nos soldats. Dès 2009, l’économiste zambienne Dambisa Moyo affirmait que l’aide publique au développement n’aidait pas l’Afrique. Selon elle, le continent aurait bénéficié de plus de 1 000 milliards de dollars d’aides publiques depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En France, les gouvernements n’ont jamais eu aucune exigence sur l’utilisation de ces sommes, qui viennent de la poche du contribuable et qui, souvent, servent à soutenir l’incurie d’une certaine classe politique africaine. L’Empire britannique s’est disloqué avec perte et fraca...
...par exemple son appareil de coopération technique, qui était pourtant un formidable levier de développement, d'influence et de présence au plus près des populations. Toutefois, si la France a moins regardé vers l'Afrique, la réciproque est vraie ; car, tout simplement, l'Afrique a profondément changé. L'avènement d'une jeunesse nombreuse, largement urbaine et connectée, a transformé le visage du continent. Cette jeunesse est entrée de plain-pied dans la mondialisation ; pour elle, la France n'est plus qu'un partenaire potentiel dans la longue liste des pays qui portent désormais leur regard vers l'Afrique. Reconnaissons au Président de la République le mérite d'avoir eu l'intuition qu'une bascule s'opérait. Dès 2017, il ambitionnait d'écrire une « nouvelle relation d'amitié » avec le continent. P...
... avez esquissée dans votre déclaration liminaire, madame la ministre. Aujourd'hui, c'est d'abord la présence militaire française en Afrique qui pose problème. Nous devons changer de modèle. Le Président de la République l'a affirmé : l'influence de la France ne se mesurera plus au nombre de nos bases ou de nos opérations militaires. Cependant, nous avons toujours quatre bases permanentes sur le continent, lesquelles accueillent plus de 3 000 soldats français et assurent une présence continue depuis les indépendances. Nous sommes donc très loin d'un retrait de l'armée française de ses anciennes colonies. Certes, il serait démagogique de laisser penser que tout cela peut se faire en un jour, j'en suis consciente. Les états-majors et les officiers sont d'ailleurs très favorables au maintien de nos ...
J'en viens maintenant au cœur du sujet qui nous réunit ce soir. La France et le continent africain sont liés par une histoire particulière. Soulignons au passage que l'avenir de la francophonie passe par le continent africain. L'Afrique se trouve au carrefour d'un grand nombre de débats qui nous animent, en particulier sur le réchauffement climatique et l'explosion démographique. Sur ces deux sujets d'ampleur, la France a la capacité de jouer un rôle important. Le réchauffement clim...
Madame la présidente, madame, monsieur les ministres, mes chers collègues, au mois de février dernier, le Président de la République affirmait : « Nous avons un destin lié avec le continent africain. » Les États africains sont confrontés à d'immenses défis. S'ils ne trouvent pas de solutions, la France et l'Europe en subiront aussi les conséquences. Les effets du dérèglement climatique ne font que commencer à se faire sentir. Ils aggraveront sans nul doute les crises auxquelles ces pays font déjà face. Avec une abondance de terres arables et de minerais, le continent africain disp...
...es aux côtés des acteurs des trois bassins, réunis en sommet à Brazzaville par le président Sassou-Nguesso. Ces exemples montrent bien que la France n'est pas sur le reculoir. À l'instar d'Hervé Gaymard dans son rapport de 2019, tordons le cou à quelques mythes, à celui de la toute-puissance comme à celui du retrait. Mme la ministre l'a rappelé, en vingt ans, les exportations françaises vers le continent africain ont doublé. La France est aujourd'hui le deuxième investisseur étranger sur le continent, avec un stock d'investissement qui a été multiplié par dix, passant de 6 milliards d'euros en 2000 à 60 milliards d'euros en 2022.
...ut le sens de l'action engagée depuis 2017 par le Président de la République, avec de nombreux gestes concrets. Je pense aux restitutions d'œuvres ou à la profonde réforme du franc CFA, qui deviendra l'eco dans quelques mois. Avec des événements comme le Forum Création Africa, la France est toujours plus et toujours mieux au contact de celles et ceux qui façonnent l'avenir de l'Afrique, lui-même continent de l'avenir. Il est en effet un continent de l'avenir au regard de sa dynamique démographique et de sa dynamique économique. « Les fondamentaux sont donc là, solides et prometteurs », pour reprendre les propos du président du Conseil français des investisseurs en Afrique (Cian), Étienne Giros. Certains relèveront que la dynamique démocratique semble marquer le pas, ce qui pourrait être une mena...
...alement d'octroyer plus de dons que de prêts, puisque ces pays sont dans l'incapacité de rembourser. Tout en soutenant le développement du financement endogène dans ces pays, nous devons réviser les règles d'attribution des droits de tirage spéciaux (DTS) au FMI, en favorisant les critères de lutte contre la pauvreté et le financement à grande échelle de la transition économique et écologique du continent africain. Si nous n'allons pas en ce sens, soyons sûrs que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) seront actifs en ce domaine – ils ont d'ailleurs déjà commencé. Agissons également en faveur d'une agroécologie vivrière qui a fait ses preuves, plutôt que de soumettre les pays africains à des accords commerciaux qui déstructurent leurs filières agricoles et de pêche. Œuvrons en...
...économiquement et socialement de nombreuses régions. Lançons cette coopération dans la lutte contre la déforestation, la lutte contre le commerce illégal d'espèces de faunes et de flores sauvages protégées – celui-ci, je vous le rappelle, est estimé à 20 milliards de dollars par an – ou encore la lutte contre l'une des plus grandes injustices du réchauffement climatique, qui fait de l'Afrique le continent le plus affecté, alors qu'il est le moins émetteur. En conclusion, madame la ministre, il faut que notre pays ait une vision et une politique sur le long terme. C'est la vision court-termiste que l'on appelait Françafrique qui est la source de nos difficultés actuelles. Ne reproduisons pas les mêmes erreurs. Ne donnons pas l'impression que notre relation avec les pays africains n'est qu'une his...