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...us d'un siècle, les mots suivants ont été prononcés tout près d'ici, à la Sorbonne : « C'était notre sœur d'Orient qui mourait, et qui mourait parce qu'elle était notre sœur et pour le crime d'avoir partagé nos sentiments, d'avoir aimé ce que nous aimons, pensé ce que nous pensons, cru ce que nous croyons. » Ces phrases si justes, si émouvantes, ont été prononcées, quelques mois après le génocide arménien, par Anatole France. C'était en avril 1916. Aujourd'hui, ces phrases si belles trouvent malheureusement un écho dans l'actualité, avec le nettoyage ethnique qui a eu lieu dans le Haut-Karabagh voilà quelques mois à peine. Le Haut-Karabagh a été assiégé, coupé de la terre qui est sa mère, l'Arménie, et il a vu sa population affamée. En trois jours seulement, plus de 120 000 personnes – femmes, ...
...certaines richesses – dans tous les sens du terme. Ce que je souhaite, c'est que toutes les violations soient punies. Tel est l'objet de la résolution que j'ai corédigée avec mon collègue Gilbert-Luc Devinaz. Je pense aux violations du droit de la guerre, lors des quarante-quatre jours de la guerre de 2020. Je pense aux violations des droits de l'homme et du droit au juste retour des populations arméniennes. Je pense encore aux violations commises à l'égard des dirigeants politiques du Haut-Karabagh, dont on sait qu'ils sont aujourd'hui détenus dans les geôles de Bakou. Ces dirigeants doivent être libérés. Une voix française doit porter ce message de libération. On ne peut accepter cette situation. Je pense, enfin, aux violations commises à l'encontre de cette culture. Il y a un trait commun à ...
...tte petite nation – petite par le nombre, mais grande par la culture et par ce qu'elle a apporté à la France, au travers de sa diaspora –, c'est une culture, c'est une civilisation, qui porte quelque chose qui la dépasse : une part de nous-mêmes. C'est un éclat et peut-être l'une des meilleures parts de ce que nous sommes. Mes chers collègues, je vous remercie de soutenir cette résolution pour l'Arménie, mais aussi pour ces liens multiséculaires qui nous unissent à ce grand peuple et à cette belle nation courageuse !
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, après l'offensive éclair des forces de l'Azerbaïdjan le 19 septembre dernier, pour la première fois depuis plus de deux mille ans, la quasi-totalité des habitants de la république d'Artsakh a fui l'Arménie. Les seuls qui restent sont dans leurs tombes, d'ailleurs profanées dans des mises en scène absolument odieuses et lamentables, sans aucune protestation de la communauté internationale. Cet exode, vécu comme une nouvelle tragédie par tous les Arméniens, s'inscrit dans le conflit séculaire marqué par le génocide de 1915. Cette tragédie aurait pu être évitée. Le New York Times a récemment ...
...ministre de la culture, Mme Dati, qui siège dans des associations affiliées à l'Azerbaïdjan, mais ce sont ceux de la présidente de votre Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen. L'an dernier, par sa faute, le contribuable européen a versé près de 16 milliards d'euros à l'Azerbaïdjan, en vertu d'un contrat gazier signé en 2021 avec un autocrate qui, à l'époque, avait déjà le sang de 6 000 Arméniens sur les mains. Voilà dix jours, les montagnes d'Artsakh sont restées silencieuses. Les cloches des églises n'ont pas tinté dans la nuit de Noël, comme elles le faisaient pourtant depuis 1 700 ans. Une épuration ethnique, culturelle et religieuse a eu lieu : 120 000 Arméniens d'Artsakh ont été déplacés, laissant derrière eux leurs maisons, leurs cimetières, leurs montagnes, leur terre. Ils ont...
Les envahisseurs azerbaïdjanais ont bombardé la périphérie d'un village situé non loin de Goris. Un verger planté par les bénévoles de SOS Chrétiens d'Orient, auxquels je veux rendre hommage, a également été la cible de cette attaque. Ce bombardement a fait de nombreuses victimes parmi les civils arméniens. Il ne tient qu'à vous, monsieur le ministre, que cette terre arménienne, terre chrétienne martyre, ne soit plus maculée d'éclats d'obus, de larmes et de sang !
...r une victoire de la Russie. Celle-ci serait un drame pour les Nations démocratiques. Les élections américaines risquent de fragiliser encore davantage la paix mondiale. Aucun pays ne dispose plus des moyens de préserver la paix. Ce morcellement des puissances semble raviver les conflits. Cette succession de guerres ne doit pas nous faire oublier celle qui a été menée par l'Azerbaïdjan contre l'Arménie pour le contrôle du Haut-Karabagh. En 2020, une première agression de l'Azerbaïdjan, soutenue par la Turquie, s'est achevée par un accord de cessez-le-feu sous l'égide de la Russie. Alors que la Russie s'est embourbée en Ukraine, l'Azerbaïdjan a repris l'offensive en 2023 pour prendre le contrôle total du Haut-Karabagh, conduisant à l'exode des populations. Ces actions contreviennent gravement...
... Assurément, la situation dans le Caucase est historiquement compliquée, car cette région s'est trouvée à la confluence de trois empires – russe, ottoman et perse. Il n'a cessé d'y avoir au cours des siècles des mouvements de population, avec tout ce que cela entraîne. La révolution soviétique, la création d'un État de Transcaucasie, puis la division de ce dernier en trois entités – Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie –, avec des sous-entités, n'ont pas manqué de compliquer encore les choses. Nous héritons aujourd'hui de cette histoire. Nous devons aussi, je le crois, garder en mémoire que tout n'est pas blanc d'un côté et noir de l'autre. Si l'on analyse la situation dans sa profondeur historique, on constate que des transferts de population forcés ont eu lieu dans un sens comme dans un autre. Tout...
Madame la présidente, monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, messieurs les présidents Retailleau et Devinaz – vous avez été, avec les autres présidents de groupe, à l'initiative de ce débat –, mes chers collègues, dans un mois, nous allons commémorer les quatre-vingts ans de l'exécution de Missak Manouchian, survivant du génocide arménien, mort en soldat régulier de l'Armée française de la Libération. Manouchian symbolise à lui seul l'apport immense de la diaspora arménienne à notre pays. Peut-être son entrée prochaine au Panthéon pourrait-elle amener la majorité sénatoriale et le Gouvernement à jeter à l'avenir un regard moins caricatural et plus réaliste sur l'apport inestimable de l'immigration à notre pays ? Ainsi, nombre de...
Enfin, mes chers collègues, ne tombons pas dans le piège de ceux qui voient ce conflit sous le prisme religieux et veulent nous entraîner dans une logique de guerre de civilisation ! Alors que les liens religieux, linguistiques, culturels et historiques de l'Iran avec l'Azerbaïdjan sont criants, l'Iran soutient pourtant l'Arménie. De l'autre côté, nous voyons Israël faire alliance avec Bakou, qui fournit à l'État hébreu près de 55 % de son gaz. Vous le voyez bien, il ne s'agit pas d'un conflit religieux : c'est un conflit de territoires et d'intérêts particuliers. La France doit porter une voix singulière, pour remettre l'hôtel de ville au centre du village.
...ons toujours avec la même vigueur toutes les injustices, où qu'elles se produisent et d'où qu'elles viennent. Et nous déplorons de ne pas voir la même cohérence chez l'ensemble des responsables politiques. C'est pour toutes ces raisons que le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires a cosigné et votera cette proposition de résolution, qui, je l'espère, redonnera dignité et respect au peuple arménien.
Madame la présidente, monsieur le ministre, madame l'ambassadrice de l'Arménie en France, qui êtes présente dans nos tribunes, mes chers collègues, « lorsque le Sultan voit que, pendant trois années, il a pu, grâce au sommeil complaisant de l'Europe, conduire impuni des massacres qui n'ont peut-être pas de précédents dans les derniers siècles de l'histoire humaine, lorsqu'il voit l'Europe, se levant dans le premier sursaut de ce réveil tardif, au lieu de se tourner vers les...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, comme l'a dit le président Retailleau, nous sommes réunis pour condamner l'offensive militaire de l'Azerbaïdjan au Haut-Karabagh et prévenir toute autre tentative d'agression et de violation de l'intégrité territoriale de la République d'Arménie – sans doute avec retard, hélas ! L'inquiétude que nous partagions dans cet hémicycle le 25 novembre 2020 lors du débat sur la nécessité de reconnaître la République du Haut-Karabagh a été confirmée par une offensive sanglante de l'Azerbaïdjan. Pour cette séance publique qui nous rassemble, j'aurais pu me contenter de reprendre le discours que j'avais alors prononcé. Je n'y ôterais aucun mot, a...
...2, les forces armées azerbaïdjanaises ont créé un blocus total dans la région du Haut-Karabagh. Elles ont pris le contrôle du corridor de Latchine et ont progressivement pris en étau la population du Haut-Karabagh, privée d'importation de produits alimentaires et de médicaments, puis faisant face à une pénurie d'essence. Le 19 septembre 2023, l'Azerbaïdjan a violé le cessez-le-feu, conclu avec l'Arménie en 2020, en lançant une offensive militaire qui a pris fin le lendemain, le 20 septembre. La rapidité de ce conflit éclair ne doit pas minimiser l'ampleur de ses conséquences désastreuses, notamment géopolitiques. N'oublions pas que l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont géographiquement très proches de la Russie et de l'Iran, deux États qui occupent déjà des rôles de premier plan dans d'autres conflits...
Madame la présidente, mes chers collègues, ce débat, inscrit à l'ordre du jour sur l'initiative de MM. Retailleau et Devinaz, pourrait paraître décalé au vu des négociations qui ont été récemment entamées. Pourtant, cette avancée diplomatique ne doit pas cacher les tensions qui restent prégnantes dans la région. Le risque d'invasion du sud de l'Arménie ne s'est pas évaporé, et le sort réservé aux intérêts arméniens reste préoccupant. La préservation de la souveraineté nationale de ce petit pays du Caucase doit rester notre priorité. Le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale a conduit à la mise en place collective d'instances internationales de régulation permettant en principe de favoriser la résolution pacifique des conflits, y compris ter...
...entée, qui n'est pas sans lien avec les événements récents que nous condamnons. La période soviétique a garanti une certaine stabilité, mais au prix d'un verrouillage sécuritaire strict. Je rappelle qu'Heydar Aliev, premier président de l'Azerbaïdjan indépendant, avait été général du KGB ! Cette ère a néanmoins complexifié la situation locale et n'a pas pu empêcher les premières tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, lesquelles ont ensuite dégénéré en conflit gelé, ponctué d'escarmouches et d'affrontements ouverts. L'effondrement brutal de l'Union soviétique a laissé des séquelles. La Russie réalise en force un lent retour dans des États indépendants qu'elle considère toujours comme son étranger proche. La Géorgie a connu cette situation, puis l'Ukraine. Après 2008, l'Azerbaïdjan, qui s'éta...
Madame la présidente, monsieur le ministre, madame l'ambassadrice, mes chers collègues, la diplomatie parlementaire est précieuse. Elle permet à des élus d'échanger en toute bienveillance, ainsi que de partager leurs espoirs, leurs doutes et leurs angoisses. Je pense que mes collègues du Sénat et moi y contribuons activement au sein du groupe interparlementaire d'amitié France-Arménie, que j'ai l'honneur de présider. Notre groupe est l'un des plus actifs de la Haute Assemblée grâce à l'engagement extraordinaire de tous ses membres. Je veux leur rendre hommage. Je souhaite aussi remercier tout particulièrement le président Gérard Larcher, qui a toujours soutenu nos initiatives. Je salue également l'engagement sincère et l'aide efficace de Bruno Retailleau. J'exprime enfin ma...