Intervention de Michèle André

Réunion du 17 juillet 2012 à 19h30

Photo de Michèle AndréMichèle André :

Monsieur le président, monsieur le ministre délégué, mes chers collègues, celle intervention sera plus brève que celle que j'ai prononcée à l'occasion de l'examen du projet de loi de règlement des comptes.

J'ai déjà parlé du passé ; je ne pense pas qu'il soit utile d'y revenir. Surtout, je souscris pleinement à l'analyse développée par Benoît Hamon, qui représente ici le Gouvernement, même si la sévérité de son propos ne m'a pas échappée, non plus qu'à François Marc. Nous savons bien que les temps qui viennent seront exigeants.

Vous avez exposé très clairement, monsieur le rapporteur général, les enjeux réels des années à venir. Vous l'avez fait en parlementaire aguerri et nous devrons garder vos propos en mémoire.

Monsieur de Montesquiou, nous ne sommes tout de même pas responsables du doublement de la dette et des 3 millions de chômeurs que nous lègue le précédent gouvernement ! Incontestablement, ce dernier a mal anticipé et mal géré la crise. Aujourd'hui, nous héritons de cette situation. Au demeurant, vous auriez peut-être pu matérialiser plus tôt dans vos votes les bonnes idées que vous venez de lancer…

Nous voilà donc avec un double héritage. Car la crise, bien réelle, entraîne une croissance économique faible, pour ne pas dire nulle. En la matière, les pronostics du FMI publiés aujourd'hui dans la presse ne sont pas de nature à nous rassurer.

La crise et le montant historique de la dette contraignent grandement les possibilités de l'action publique. Nous savons bien que rien ne pourra nous dispenser de rembourser notre dette. Il nous faut donc revenir à l'équilibre : telle est la trajectoire que vous nous avez présentée, monsieur le ministre délégué, et nous vous avons bien entendu.

À propos du précédent gouvernement, je voudrais également revenir sur un autre aspect, que j'ai déjà rapidement abordé tout à l'heure.

En effet, ce qui nous frappe aujourd'hui, c'est la manière dont nos voisins européens ont perdu confiance en la France, qui fut pourtant un grand pays, porteur des espérances de l'Europe. Selon eux, nous serions quelque peu passés à côté des enjeux, notamment en nous dispensant de respecter les critères de Maastricht lorsqu'il en était encore temps. Comme l'a rappelé un de nos collègues, le président de la République de l'époque avait lui-même annoncé, lors d'une réunion de l'Eurogroupe, que la France ne respecterait pas lesdits critères, qu'il s'agissait d'en tenir compte et qu'il n'y avait pas là matière à débat.

Nos voisins européens se sont également lassés de ce président si fier de sa relation avec l'Allemagne ; nous avions finalement l'impression que l'Europe se réduisait à ces deux pays, le nôtre et l'Allemagne.

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