Intervention de Francis Delattre

Réunion du 17 juillet 2012 à 19h30

Photo de Francis DelattreFrancis Delattre :

La taxation des importations en provenance de pays à faible protection sociale qui nous inondent de produits loin d'être de première nécessité – matériel hifi, télévisions, ordinateurs portables, … – relève non pas d'une injustice universelle, mais simplement d'une posture politique.

La croissance mondiale atteignait 5 % en 2010 et 3, 5 % en 2011. Un tiers provient de la seule Chine, qui affiche un taux de croissance oscillant entre 8 % et 10 %, et dont la production représente aujourd'hui 15 % des produits manufacturés, contre 20, 5 % pour les États-Unis et 14 % pour la zone euro. L'endettement de cette dernière représente 20 % de son PIB et ses réserves de change sont évaluées à 3 200 milliards de dollars.

Les autres pays des BRICS, que vous connaissez bien, présentent aussi des ambitions économiques et politiques susceptibles de conduire les États de la zone euro à engager une réflexion stratégique sur la réalité du danger de ces économies « déferlantes », qui nous considèrent d'ores et déjà, non plus comme des partenaires, mais comme des zones de libre conquête !

Face à des économies aujourd'hui « submergentes », est-ce le moment de renoncer à toute mesure fiscale « anti-délocalisations », fût-elle temporaire, pour laisser le temps aux économies européennes de s'adapter aux défis du monde ?

Enfin, dans la rubrique « fin des tabous », il n'est pas inutile de souligner, monsieur le rapporteur général, que la Cour des comptes elle-même évoque l'augmentation sélective des taux de TVA comme étant une probable nécessité pour l'équilibre des futurs budgets.

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