Intervention de Jean-Vincent Placé

Réunion du 24 juillet 2012 à 9h30
Loi de finances rectificative pour 2012 — Discussion d'un projet de loi

Photo de Jean-Vincent PlacéJean-Vincent Placé :

Par exemple, l'exploitation d'un hectare en agriculture biologique nécessite 20 % de main-d'œuvre en plus que son exploitation en agriculture classique, du fait du plus grand nombre d'opérations à mener et de leur caractère moins mécanique. Entre une agriculture intensive en machines et en produits phytosanitaires et une agriculture saine et intensive en emplois, le choix devrait être assez simple !

De même, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques, isoler un logement crée, pour la même valeur ajoutée économique, plus de quatre fois plus d'emplois en France que l'importation de gaz.

En effet, une autre caractéristique des emplois créés par la transition énergétique est qu'ils sont le plus souvent liés au territoire, par conséquent non délocalisables.

Enfin, le modèle écologique est intrinsèquement lié à la réduction du temps de travail, qui va dans le sens de l'histoire de l'humanité. Par exemple, un salarié qui se rend en voiture à son travail effectue, en réalité, une tâche non payée ; lorsqu'il prend les transports en commun, il gagne non pas en salaire, mais en temps libre.

Vous l'aurez compris, monsieur le ministre délégué, mes chers collègues, l'écologie n'est pas l'ennemie de l'emploi. Bien au contraire : l'écologie, c'est la réponse sociale.

La difficulté réside aujourd'hui dans la transition elle-même. En l'occurrence, la suppression des niches fiscales anti-écologiques nécessite du doigté et de la progressivité. Mais ne rien faire, continuer à soutenir un modèle et des filières condamnés, ce n'est à coup sûr pas la solution d'avenir.

C'est dans cet esprit que les sénateurs écologistes présenteront tout à l'heure un certain nombre d'amendements. Leur sort est prévisible mais, en les défendant, nous voulons attirer l'attention du Gouvernement et de nos concitoyens sur des questions qui nous importent particulièrement.

Nous espérons qu'au cours du quinquennat qui commence et dès l'examen de la loi de finances initiale pour 2013, nous pourrons avoir à leur sujet un dialogue avéré et fructueux. Ainsi, nous ferons en sorte, que, dès demain, l'écologie, ce soit maintenant !

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