Intervention de Richard Yung

Réunion du 24 juillet 2012 à 9h30
Loi de finances rectificative pour 2012 — Demande de renvoi à la commission

Photo de Richard YungRichard Yung :

Nous ne proposons pas de relancer la machine économique par la demande : nous sommes très modestes sur ce point. Nous préconisons plutôt une relance par l'investissement et l'exportation. Mais cela prend du temps : des mesures de cet ordre ne produisent pas d'effet en quelques semaines ou en quelques mois.

Par conséquent, il ne faut pas réduire le débat actuel sur la compétitivité à la question du coût du travail et des charges.

Vous avez par ailleurs évoqué le problème de l'exonération des heures supplémentaires mise en place en 2007. Si cette mesure était efficace, nous aurions eu le temps de nous en apercevoir ! En réalité, il s'agit d'un échec patent, la croissance du taux de chômage en atteste. Le coût de ce dispositif, qui est de l'ordre de 5 milliards d'euros par an, n'est pas contrebalancé par un bénéfice quelconque en termes de créations d'emplois. Sa mise en œuvre a, au contraire, incité les chefs d'entreprise à reporter celles-ci. En même temps, elle constitue un facteur d'inflation, puisqu'elle entraîne une hausse des coûts salariaux, qui se répercute in fine sur les prix de revient.

Quant à la TVA sociale, vous semblez la concevoir comme une sorte de dévaluation. Or procéder à une dévaluation est une politique non pas proactive, mais défensive. Ce n'est pas comme cela que l'on retrouve de la compétitivité. Il existe d'ailleurs de nombreux exemples de dévaluations ayant eu des effets négatifs à cet égard : je pense par exemple aux dévaluations de la livre sterling intervenues en 1967-1968.

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