Monsieur le sénateur, je vous remercie de votre question concernant l’aménagement de la ligne ferroviaire nord-sud de la Bretagne, entre Saint-Brieuc et Auray. Elle met en exergue les enjeux, qu’ils soient industriels, environnementaux ou économiques, que peuvent représenter le transport et l’irrigation de nos régions par les projets d’infrastructures.
Vous le savez, cet aménagement de la ligne ferroviaire nord-sud est inscrit au contrat de projets État-région 2007-2013, pour un montant de 4 millions d’euros. Les études réalisées dans ce cadre ont notamment mis en évidence l’intérêt de travaux de remise en état de la partie sud, la seule sur laquelle des trains circulent actuellement. Réseau Ferré de France réalise actuellement ces travaux – il s’agit du remplacement de la voie et du confortement de deux ouvrages d’art – qui permettront de pérenniser le trafic de fret entre Saint-Gérand et Auray, section sur laquelle circulent environ deux trains par semaine.
Cette opération répond à la préoccupation partagée non seulement par l’État et par Réseau Ferré de France, mais aussi par les acteurs locaux, notamment ceux de la région Bretagne : pérenniser l’activité de fret sur cette section de ligne qu’utilisent en particulier les entreprises agro-alimentaires et favoriser une connexion ferroviaire du port de Lorient au centre de la Bretagne.
S’agissant de l’activité de transport de voyageurs, la section Auray-Pontivy n’est plus utilisée depuis 1951. Devant le double constat d’une très mauvaise fréquentation de la ligne ferroviaire réservée aux voyageurs et d’une mauvaise connexion de cette ligne avec l’urbanisation, la région Bretagne, qui est autorité organisatrice des transports régionaux, a mis en place et maintiendra, à notre demande, une desserte routière entre Saint-Brieuc, Lorient et Vannes, en développant significativement l’offre de services ; elle a confirmé cet engagement. Cette offre se couplera par ailleurs aux dessertes TGV et aux liaisons départementales.
Les investissements sur la ligne ferroviaire Auray-Saint-Brieuc répondent à une préoccupation liée aux activités de fret, dont vous soulignez à juste titre l’importance. Ils permettent aussi de prévoir les conditions de la pérennité de cette ligne ferroviaire.
En effet, le fret, qui a connu un recul significatif, est au cœur de nos préoccupations, d’autant que les objectifs qui avaient été fixés dans le cadre du Grenelle de l’environnement ont été abandonnés. Or, lorsqu’existent une activité économique et une demande particulière des industriels en faveur du développement du fret, il est important que nous puissions accompagner ces logiques d’aménagement du territoire.
Vous l’aurez compris, monsieur le sénateur, si nous devons tenir compte des fortes contraintes budgétaires qui sont les nôtres aujourd’hui, le développement des modes alternatifs à la route est au cœur des orientations de notre politique de transport, laquelle doit à la fois contribuer pleinement à la transition écologique et répondre au mieux aux besoins de nos concitoyens dans leurs déplacements quotidiens.