Madame la ministre, je vous remercie de votre réponse, de votre reconnaissance des difficultés rencontrées par les caisses d’allocations familiales et des premières mesures d’urgence que vous entendez prendre pour essayer d’y remédier.
Je voudrais insister sur le fait que la politique de réduction des moyens qui a été systématiquement poursuivie au cours des dernières années a abouti à la dégradation continue du service rendu aux usagers. Ce n’est évidemment pas acceptable. Les fermetures à répétition des caisses d’allocations familiales n’ont pas permis de résorber le retard pris. Dans mon département, le Val-de-Marne, où 76 000 dossiers étaient en souffrance, les trois semaines de fermeture de la caisse d’allocations familiales de Champigny-sur-Marne ont permis le rattrapage de 30 000 dossiers, mais il en reste encore plus de 45 000. Les personnes excédées qui se sont précipitées lors de la réouverture des portes de la caisse d’allocations familiales ont dû attendre des heures et des heures pour faire valoir leurs droits. Ce n’est pas acceptable. Ceux-ci sont pourtant vitaux pour nombre de ces personnes en termes de pouvoir d’achat, qu’il s’agisse du calcul de l’aide personnalisée au logement, l’APL, ou de toute autre mesure.
Je n’accepte pas le discours qui a prévalu jusqu’à présent, visant à stigmatiser en permanence les allocataires pour les traiter de « consommateurs ». Hier, hasard du calendrier, lors de la présentation du rapport d’activité de la caisse d’allocations familiales du Val-de-Marne, le directeur a évoqué les allocataires qui seraient devenus des « consommateurs de service public ». Il n’est pas acceptable de stigmatiser ainsi les usagers et de leur faire porter la responsabilité de difficultés qui sont le résultat d’une politique de réduction du personnel dans le Val-de-Marne – baisse de 4 % des effectifs –, alors que l’activité est en hausse constante, en particulier s'agissant des populations qui rencontrent le plus de difficultés et qui ont le plus besoin d’aide.
Nous ne pouvons pas simplement nous réfugier derrière les plateformes téléphoniques pour obtenir une amélioration. Elles ne sont qu’un élément. Il faut maintenir la possibilité d’un accueil physique des allocataires qui en ont besoin, en particulier de ceux qui doivent être reçus en urgence.
Nous serons extrêmement attentifs à la future convention d’objectifs qui sera passée avec la Caisse nationale des allocations familiales, ainsi qu’aux moyens qui lui seront donnés pour faire en sorte que cette mission de service public essentielle à nos concitoyens soit bien assurée.