Intervention de Marcel Rainaud

Réunion du 24 juillet 2012 à 9h30
Questions orales — Réponse aux inquiétudes des financements bancaires pour les collectivités locales

Photo de Marcel RainaudMarcel Rainaud :

Madame la ministre déléguée, de nombreux élus locaux m’ont alerté sur la remise en cause des capacités d’investissement de leurs collectivités en raison des difficultés qu’elles rencontrent pour obtenir de la part des établissements bancaires des prêts ou des lignes de trésorerie. L’année 2012 est celle des incertitudes pour les élus locaux de tous les échelons.

Dans la mesure où les collectivités locales impulsent une dynamique économique dans les territoires et représentent 45 % du chiffre d’affaires des entreprises partenaires, la baisse des investissements aura une incidence forte en matière d’emplois. Rappelons-nous que un milliard d’euros d’investissement représentent 7 500 emplois directs.

Alors que les collectivités devraient créer de nouvelles infrastructures ou procéder au renouvellement des anciennes en vue d’améliorer la vie de la population, elles n’en ont pas, ou n’en ont plus les moyens.

À cet égard, je veux évoquer la situation du syndicat mixte des milieux aquatiques et des rivières de l’Aude, créé lorsque j’étais président du conseil général, au lendemain des inondations meurtrières de 1999. Il regroupe les 438 communes du département, organisées autour de 18 syndicats de bassin. Aujourd’hui, sa responsabilité est grande, puisqu’il mène le plan d’action de prévention des inondations, le PAPI, indispensable pour la mise en sécurité de nos communes face à la montée des eaux.

Or, à ce jour, un problème se pose, lié à l’accès à l’emprunt des maîtres d’ouvrage. Sur une enveloppe de 80 millions d’euros, 45 millions sont d’ores et déjà engagés et 35 millions sont en attente, parce que les syndicats de bassin n’obtiennent ni ligne de trésorerie ni prêt de la part des organismes bancaires.

La conséquence est, au mieux, un décalage dans le temps et, au pire, l’abandon des projets et la baisse de l’enveloppe pour le PAPI à venir. Ce n’est là qu’un cas particulier, mais le constat est général et la situation préoccupante.

La Caisse des dépôts et consignations et la Banque postale se sont mobilisées, mais ces initiatives répondent, sur le fond comme sur la forme, à une situation d’urgence et non au besoin de pérennité de l’investissement des collectivités.

Face à des banques craintives, une agence, ou une banque publique de financement serait la solution. Elle permettrait de concrétiser la volonté politique propre des collectivités en leur offrant des solutions de financement.

Madame la ministre, j’aimerais connaître les dispositions que le Gouvernement entend prendre sur la question de l’agence de financement des investissements publics et, si elle devait voir le jour, savoir quand elle sera mise en place.

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