Intervention de Anne-Marie Escoffier

Réunion du 24 juillet 2012 à 9h30
Questions orales — Réponse aux inquiétudes des financements bancaires pour les collectivités locales

Anne-Marie Escoffier, ministre déléguée auprès de la ministre de la réforme de l’État, de la décentralisation et de la fonction publique, chargée de la décentralisation :

Monsieur le sénateur, vous venez d’exprimer votre inquiétude quant aux difficultés auxquelles sont confrontées les collectivités territoriales. Vous avez cité, spécifiquement, le cas du syndicat mixte des milieux aquatiques et des rivières de l’Aude, que vous connaissez bien, et sur lequel vous avez cité des chiffres qui, effectivement, sont inquiétants.

Je voudrais vous dire combien, au cours des dernières semaines, voire des derniers jours, le Gouvernement s’est mobilisé sur ce problème de l’accès au crédit des collectivités locales, et ce dans un double objectif : d’une part, répondre aux problèmes les plus urgents qui lui ont été signalés – un certain nombre de collectivités territoriales se trouvaient en effet dans une grande difficulté ; d’autre part, rechercher un mode de financement durable et sécurisé, ces deux qualificatifs nous semblant essentiels.

S’agissant du premier point, je peux dire que deux dispositions ont immédiatement été prises à la suite de la révocation par Dexia des lignes de trésorerie de plusieurs collectivités.

D’une part, la Banque postale a fait passer de 2 milliards à 4 milliards d’euros l’enveloppe des crédits de court terme et a engagé, pour 2012, une enveloppe de crédits de long terme d’un montant de 2 milliards d’euros. D’autre part, la Caisse des dépôts et consignations devrait mettre à disposition un montant de 3 milliards d’euros, sur une enveloppe de 5 milliards d’euros ouverte pour 2012.

On le sait, si elles ont opportunément permis de soulager les collectivités en difficulté, ces deux dispositions ne répondent pas aux conditions préalablement évoquées de durabilité et de sécurisation pour financer des investissements à un coût raisonnable.

Vous l’avez dit, monsieur le sénateur, et nous le savons bien, les collectivités territoriales couvrent plus de 70 % des investissements nécessaires sur notre territoire.

J’en viens au deuxième point, portant sur les solutions à venir pour un financement durable et sécurisé.

Au-delà des initiatives particulières prises par les grandes collectivités, qui peuvent émettre directement sur les marchés financiers, il est nécessaire de travailler dès maintenant à la mise en œuvre de la banque de développement local, issue du rapprochement de la Banque postale et de la Caisse des dépôts et consignations. Nous y travaillons.

Vous avez également évoqué l’agence de financement des collectivités territoriales, dont plusieurs associations d’élus demandent la création.

Aujourd’hui, les promoteurs de ce dispositif comme le Gouvernement s’accordent à reconnaître que ce projet ne peut pas se traduire par une garantie de l’État sur l’agence et sur les prêts qu’elle accorderait aux collectivités locales. Or, à ce jour, la création d’un établissement public de cette nature n’est pas accompagnée de la certitude que serait écartée l’hypothèse d’une garantie implicite de l’État. C’est pourquoi nous travaillons main dans la main avec les promoteurs de cette agence, afin de trouver une solution efficiente et très rapidement opérante. Évidemment, nous le ferons dans le prolongement de la réflexion qui a également été conduite par la Cour des comptes, laquelle recommandait, dans son dernier avis sur le financement de l’économie, de permettre aux collectivités territoriales de disposer de plusieurs outils de financement pour leurs investissements. C’est tout le travail que nous sommes en train de conduire ensemble. Personnellement, je le conduis auprès de Marylise Lebranchu, dans le cadre de la délégation qui m’a été accordée par le Président de la République et le Premier ministre.

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