Intervention de Arnaud Montebourg

Réunion du 24 juillet 2012 à 9h30
Questions orales — Avenir de la société altis basée à corbeil-essonnes

Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif :

Monsieur Berson, je suis heureux de vous retrouver dans cette enceinte et je vous remercie de m’avoir interrogé sur l’avenir de la filière électronique des semi-conducteurs.

Ces derniers mois, la France a connu quelques déconvenues ; je pense notamment aux difficultés de Technicolor et à l’impossibilité de trouver un repreneur à Freescale dans la région de Toulouse. Du reste, même si la France est particulièrement touchée, c’est l’Europe en général qui rencontre des difficultés sur le front des semi-conducteurs.

Néanmoins, il existe des tentatives de reprise en main de ce secteur ; on peut en citer plusieurs en France, dont certaines qui ont réussi. Il n’y a donc pas de fatalité qui condamnerait les entreprises du secteur à être éliminées par des entreprises issues d’autres continents.

Altis a été créée dans le cadre d’un projet de reprise par Yazid Sabeg, le fonds qatari Diar et le FSI, d’une usine de semi-conducteurs installée à Corbeil-Essonnes et appartenant à Infineon et IBM. Ce projet supposait la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde de l’emploi et d’un plan de redressement de la compétitivité. Sur les 1 300 emplois que comptait initialement l’usine, 900 ont été maintenus.

À travers votre question, monsieur le sénateur, vous vous faites l’écho de l’inquiétude des salariés de l’entreprise, qui constatent une baisse d’activité et la mise en place de mesures de chômage partiel. De fait, l’activité d’Altis a été pénalisée à la fin de l’année 2011 par deux événements. D’une part, la société a été victime, en septembre 2011, d’une importante inondation due à la rupture d’une canalisation ; celle-ci a entraîné une coupure de courant sur le site, avec un impact financier significatif, mais qui fera l’objet d’une indemnisation dans le cadre du contrat d’assurance du site. D’autre part, l’environnement de marché de la société a été défavorable, notamment en raison du report de commandes de ST Microelectronics – c’est un effet de la crise du marché des semi-conducteurs –, de la baisse des volumes de commandes d’Infineon et de la hausse du coût des matières premières.

L’exercice 2011 a également été marqué par l’acquisition de la société malaisienne Symmid, au début du mois de juillet ; cette acquisition pourrait permettre à Altis de renforcer ses capacités de design et de se rapprocher du marché asiatique.

La trésorerie de la société s’élevait à environ 80 millions d'euros à la fin de l’année 2011. Le comité d’entreprise extraordinaire du 8 juin 2012 a constaté l’absence de besoin de recapitalisation pour 2012. Cependant, pour cette même année, l’activité devrait rester en deçà des estimations initiales.

Monsieur le sénateur, soyez assuré que le ministère dont j’ai la charge suit l’évolution de la situation d’Altis et des autres sociétés fragilisées par le contexte mondial et européen. Lorsque nous évoquons le maintien de l’emploi, ce n’est pas pour nous une clause de style : c’est la première préoccupation du Gouvernement.

Comme vous le savez, la décision du FSI d’investir dans Altis a été prise sous le précédent gouvernement. Aujourd’hui, mon action à la tête du ministère du redressement productif vise à ce que l’ensemble des outils dont dispose l’État, et en particulier le FSI, puissent peser de tout leur poids pour garantir le bon fonctionnement d’Altis et le maintien des emplois associés. Je connais l’importance de cette société pour le département de l’Essonne et je suis particulièrement vigilant quant aux évolutions de ce dossier. Je souhaite d'ailleurs que nous en reparlions avec l’ensemble des partenaires de l’entreprise, et je serais particulièrement heureux que les élus et les organisations syndicales veuillent bien s’associer à ce tour de table.

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