Intervention de Jérôme Cahuzac

Réunion du 24 juillet 2012 à 14h30
Loi de finances rectificative pour 2012 — Discussion d'un projet de loi

Jérôme Cahuzac, ministre délégué :

Je me permets de le dire pour n’être en rien accusé de croire que, dès lors que les Français se sont prononcés à la majorité, la totalité du pays adhérerait aux vues que nous défendons.

Certaines des dispositions qui vous seront proposées à l’occasion de ce projet de loi de finances s’inscrivent donc, pour partie, dans une certaine continuité – je suppose qu’elles rencontreront peu d’opposition –, d’autres, dans une franche rupture. À celles-ci, certains s’opposeront.

Je pense, par exemple, à l’impôt de solidarité sur la fortune. Dès lors qu’il faut redresser les finances publiques tout en ménageant autant que faire se peut, je l’ai dit, la consommation des ménages, il convient de solliciter ceux d’entre eux qui, en dépit de cette sollicitation, ne modifieront pas sensiblement – à supposer même qu’ils la modifient – leur consommation et d’épargner les autres afin que la consommation ne pâtisse pas de dispositions pour autant nécessaires.

Mesdames, messieurs les sénateurs, nous allons poursuivre le débat qui s’est tenu à l’Assemblée nationale. Je ne doute pas que les uns et les autres émettront un vote en conscience, quelles que soient les travées sur lesquelles ils siègent dans cette assemblée. J’espère que le débat parlementaire continuera ainsi à éclairer le débat public, car c’est après tout le rôle de chacune des deux chambres de notre Parlement.

En conclusion, je dirai simplement à tous que personne ne doit se méprendre : il s’agit bien, avec ce projet de loi de finances rectificative, de veiller à ce que la France respecte sa parole et d’indiquer à nos partenaires, à nos alliés, à nos amis – je pense, une fois encore, à nos amis Allemands – que notre pays est engagé dans une trajectoire de correction de ses finances publiques absolument nécessaire.

Ce faisant, la France retrouvera peut-être une voix plus forte que celle qu’elle a pu avoir et pourra donc faire prévaloir davantage les vues originales qui sont les siennes. Depuis la Révolution, notre pays a en effet une originalité à défendre, générations après générations.

Mesdames, messieurs les sénateurs, il s’agit donc bien de renouer, en Europe et en France, avec une prospérité qui semble nous fuir et de garantir, à nos enfants et à nos petits-enfants, le destin que, historiquement, il nous appartient de leur garantir. §

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