Visiblement, nous ne portons pas le même regard sur la situation.
Au nom de la biodiversité de la Haute Assemblée, je rappellerai trois points.
Premièrement, cela a été dit, la défiscalisation des heures supplémentaires coûte très cher : environ 5 milliards d’euros.
Deuxièmement, le Conseil des prélèvements obligatoires, dont les membres ne peuvent être qualifiés de dangereux gauchistes, a lui-même concédé le peu d’efficience de cette mesure. Nous en prenons acte.
Troisièmement, le Conseil des prélèvements obligatoires l’a aussi laissé entendre, la défiscalisation des heures supplémentaires a surtout conduit à déclarer plus systématiquement les heures supplémentaires travaillées.
On nous avait promis, en instaurant cette mesure il y a quelques années, une baisse du chômage et une hausse du pouvoir d’achat.
Il s’agit d’une vision ultra-productiviste, qui vise à l’ultra-consumérisme. En réalité, il faut poser autrement la question du travail et de la défiscalisation des heures supplémentaires, qui a conduit à une impasse.
Je veux rappeler à nos collègues qui ont cité l’Allemagne – c’est l’ancienne économiste qui parle – que le temps de travail dans les entreprises allemandes fait l’objet de beaucoup de préjugés. Je vous invite, mes chers collègues, à observer ce qui s’y est passé au cours des cinq dernières années. La situation n’est pas celle qui a été décrite par nos collègues à droite de l’hémicycle. Ils ont dit une contrevérité.
Regardez ce que les entreprises allemandes ont fait en matière de formation. Mes collègues s’appuient sur un faux exemple. Cessons de prendre l’Allemagne comme modèle en assénant des bêtises et des contrevérités. Le temps de travail n’est pas celui qui a été décrit tout à l'heure : toutes les études économiques le montrent.
Enfin, j’aimerais que ce débat soit plus courtois, ce qui correspondrait mieux à l’image du Sénat, toujours présenté comme un lieu de sagesse où se déroulent des échanges posés.
Notre débat sur la défiscalisation des heures supplémentaires est surréaliste pour les millions de Français qui sont sans emploi.