Intervention de Jean-Pierre Raffarin

Réunion du 25 juillet 2012 à 21h30
Loi de finances rectificative pour 2012 — Article 2

Photo de Jean-Pierre RaffarinJean-Pierre Raffarin :

La nouvelle majorité donne aujourd'hui le sentiment qu’on a le temps. Cette session parlementaire consacrée aux impôts, demain les réformes. Nous n’aurons pas de session extraordinaire en septembre. Finalement, on prend le temps, comme si le monde était calme et serein, comme si l’Allemagne n’était pas menacée de perdre sa notation.

Pourtant, la situation est extrêmement grave. Les pays émergents connaissent un fort ralentissement de leur économie. Ne croyez pas que cela va les rendre plus attentifs à nos préoccupations ; ils vont aller encore davantage chercher la croissance sur d’autres marchés. Non seulement la situation est extrêmement grave, mais elle ne se limite pas à la France. Le ralentissement de la croissance est mondial. Les pays émergents vont se montrer encore plus agressifs qu’avant pour satisfaire leurs propres besoins !

Nous trouvons franchement que vous prenez un peu votre temps, le temps de voir, d’observer, de créer des commissions... Vous n’êtes pas dans le rythme de la crise ; c’est en tout cas notre position. Je comprends que vous ayez la vôtre. Nous verrons bien qui aura raison à la rentrée et par la suite.

Le second clivage porte sur le travail. Vous donnez parfois le sentiment de penser que c’est le Gouvernement qui crée l’emploi. Non, c’est le travail et, plus vous avez de travail, plus vous avez d’emplois ! Voilà pourquoi il faut tout faire pour créer du travail, donc de l’emploi.

Laisser penser que c’est une main venue d’en haut, l’État, qui va créer de l’emploi est une folie à laquelle plus aucun pays ne croit aujourd'hui. De notre point de vue, vous faites une erreur d’analyse en pensant qu’il faut remettre en cause cette dynamique de l’emploi parce qu’il y a eu une augmentation du chômage. Cette augmentation est due à la crise profonde et extrêmement grave. Je comprends que vous ayez une autre position, mais, très franchement, nous en sommes convaincus, les heures supplémentaires ne sont pas du travail que l’on prend aux autres ; c’est de la compétitivité !

M. Gallois, qui est quelqu’un de sérieux, d’expérimenté, qui a dirigé Airbus et EADS, que le Président de la République a nommé pour s’occuper des investissements d’avenir, a dit qu’on ne sauvera pas notre industrie sans un choc de compétitivité.

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