Intervention de Philippe Marini

Réunion du 26 juillet 2012 à 9h30
Loi de finances rectificative pour 2012 — Article 7

Photo de Philippe MariniPhilippe Marini, président de la commission des finances :

Bien entendu, cet amendement est absolument nécessaire. Comme le relevait à juste titre François Marc, l’audition publique que nous avons réalisée il y a quelque temps sur les opérations bancaires parallèles ou shadow banking a montré que notre pays – comme d’autres, d’ailleurs – a des progrès importants à faire pour que la régulation progresse.

Ma question, monsieur le ministre délégué, va un peu au-delà de cet article et concerne les projets qui peuvent être ceux du Gouvernement en matière de législation sur les banques.

En effet, s’il est légitime de s’inscrire dans une démarche internationale en vue de mieux comprendre et de mieux contrôler les risques, il n’en reste pas moins que, dans la conjoncture déprimée que nous connaissons actuellement, où les crédits sont nécessaires, où la confiance n’est pas ce que nous voudrions qu’elle soit, toute situation d’attente qui se prolongerait trop serait préjudiciable.

En d’autres termes, l’architecture – si c’est bien de cela qu’il s’agit – d’une nouvelle loi bancaire, sans doute en cours d’examen, mériterait, me semble-t-il, d’être assez rapidement précisée dans ses principes si l’on veut éviter que ne s’exerce un effet encore plus dépressif sur le crédit, donc sur le financement de l’économie.

La question qui se pose assez naturellement, au-delà de la normalisation comptable internationale, très cruelle pour le modèle de financement français, est bien de savoir si des restrictions supplémentaires seront apportées et si le cantonnement de fonds propres dans telle ou telle structure serait de nature à porter préjudice à la production de crédits pour l’économie.

Je ferai une dernière remarque à ce sujet. Je crois que, de manière objective, la comparaison des chiffres de production du crédit aux entreprises par les systèmes bancaires montre que, jusqu’en 2011 inclus, le système bancaire français a fait progresser ses engagements, plus que ce n’est le cas chez nos principaux partenaires en Europe.

Maîtriser les risques systémiques est, certes, une nécessité, mais il convient bien entendu de le faire, monsieur le ministre délégué, avec toute la prudence nécessaire, afin d’éviter des problèmes supplémentaires dans un contexte économique imprévisible qui, à tout moment, peut nous réserver des surprises désagréables.

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