S'agissant du défi de l'autosuffisance alimentaire, je veux souligner que ce n'est pas l'Europe qui nourrira le monde. L'essentiel de la recherche est aujourd'hui à mener sur les territoires qui sont très peu productifs, c'est-à-dire hors de l'Europe.
Concernant la mécanisation, il convient de réfléchir à l'équilibre à trouver entre la mécanisation et l'emploi. Il n'est pas nécessaire de remplacer systématiquement un homme par une machine, il faut être pragmatique.
S'agissant du lien entre la production énergétique et les revenus, je veux indiquer que la PAC et les politiques énergétiques nationales utilisant l'agriculture sont incompatibles. Si les Allemands produisent aujourd'hui du lait moins cher, ce n'est pas seulement du fait du coût de la main d'oeuvre - je souligne d'ailleurs que les exploitations agricoles françaises n'ont en moyenne que 0,4 salarié en CDI. L'essentiel ne se joue donc pas là-dessus mais plutôt sur le rachat de l'énergie issue de la méthanisation, d'une part, et un système de transmission des exploitations très différent, d'autre part.
Sur la question des tourteaux et de la production de protéines, on compte aujourd'hui 2 millions d'hectares de colza. Le colza a besoin d'azote. Il ne répond donc pas à la problématique de réduction des engrains azotés de synthèse et à la question de l'amélioration de la qualité du sol. Le colza ne fait absolument pas partie de la réponse protéique, à la différence des légumineuses. L'agriculture française a des perspectives de développement nombreuses, mais il faut rééquilibrer la « ferme France » en termes d'assolement.