Intervention de Olivier Marambaud

Commission des affaires économiques — Réunion du 14 février 2007 : 3ème réunion
Audition de Mme Anne-Marie Idrac présidente de la sncf

Olivier Marambaud, directeur général délégué au fret :

a souligné tout d'abord le paradoxe entre une demande de fret croissante et les difficultés très importantes de l'activité fret de la SNCF. Il a rappelé que Fret SNCF était une quasi entreprise, puisque ses comptes étaient clairement identifiés en contrepartie de l'autorisation, par l'Union européenne, des aides publiques reçues dans le cadre du plan fret. Ce plan avait représenté 1,5 milliard d'euros et s'était achevé le 31 décembre 2006. Alors que l'activité avait perdu 240 millions d'euros en 2006, les pertes s'aggravaient encore, à 350 millions d'euros prévus pour 2007. Il convenait de rapporter la proportion de 20 % du chiffre d'affaires perdus aux 2 à 3 % de bénéfices que l'activité de fret ferroviaire pouvait permettre de gagner au maximum. Il était indispensable de reconfigurer le système pour rapprocher l'entreprise de ses clients majeurs. Il a précisé que les 70 premiers clients de Fret SNCF représentaient 80 % de son chiffre d'affaires et que l'entreprise devait donc apprendre à travailler avec eux. Elle y était fortement incitée par le développement rapide de ses concurrents, qui mettait en évidence son manque de compétitivité. L'entreprise se caractérisait en particulier par la lourdeur de son organisation, par exemple s'agissant des conditions d'emploi, qui n'étaient pas aussi protectrices que l'opinion commune le pensait, mais qui étaient très rigides. Il a indiqué qu'il présenterait dans les semaines à venir un plan intégrant quatre éléments :

- le premier aspect concernait la qualité, ce qui amenait à travailler avec le personnel sur le processus industriel lui-même, et la reconfiguration de l'organisation, avec un rapprochement entre les fonctions commerciales et celles de production, à l'image de ce qui avait été fait pour le transport combiné ;

- la deuxième question était celle du traitement du wagon isolé. En raison de son coût, il fallait redéfinir de nouveaux processus plus proches des attentes des clients ;

- le troisième élément du plan consistait en une négociation collective d'ampleur qui permettrait de reposer la question de l'organisation du travail en fonction des besoins des clients ;

- enfin, le dernier aspect était relatif à la dimension internationale de l'activité, les clients souhaitant avoir un interlocuteur qui ne soit pas limité aux frontières d'un seul pays.

Il a estimé en conclusion que les clients de Fret SNCF attendaient un véritable sursaut de l'entreprise.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion