Intervention de Philippe Nogrix

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 22 novembre 2006 : 3ème réunion
Pjlf pour 2007 — Mission « défense » : préparation et équipement des forces : forces aériennes - examen du rapport pour avis

Photo de Philippe NogrixPhilippe Nogrix, rapporteur pour avis :

a précisé que l'armée de l'air recevrait, en 2007, au titre du programme « Préparation et emploi des forces », 5,118 milliards d'euros en crédits de paiement et 5,021 milliards d'euros en autorisations d'engagement, soit une croissance respective de 4,3 % et 5,15 % par rapport à 2006. Ces financements en hausse seront affectés, pour l'essentiel, à l'achat des carburants et combustibles et au maintien en condition opérationnelle (MCO) des aéronefs. S'agissant spécifiquement des carburants, le rapporteur pour avis a rappelé que le projet de budget pour 2007 prévoyait une somme de 226 millions d'euros, en augmentation de 40 millions par rapport à 2006. Cette construction budgétaire apparemment favorable, est cependant inférieure d'environ 75 millions d'euros aux besoins estimés, du fait de la hausse des prix du pétrole. Le rapporteur pour avis a espéré que cette somme additionnelle puisse être dégagée en 2007, une pénurie de carburant risquant de compromettre les capacités d'entraînement des pilotes.

Evoquant ensuite le MCO, M. Philippe Nogrix, rapporteur pour avis, a souligné les ressources financières croissantes qui y sont consacrées. Le ministère de la défense a par ailleurs créé, en 2005, une Mission de Modernisation du Maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques, qui a pour tâche d'optimiser l'organisation du MCO et d'en réduire le coût humain et financier.

a ensuite précisé que les plafonds d'emploi des effectifs globaux de l'armée de l'air s'élèveraient, pour 2007, à 61.026 militaires et 5.225 civils, soit une diminution d'environ 500 personnes par an depuis 2004. Face à cette légère contraction, l'armée de l'air a recours à des mesures d'externalisation de tâches non militaires, l'exemple le plus récent portant sur la maintenance des avions de l'Ecole de pilotage de Cognac, désormais assurée par une entreprise civile spécialisée.

Pour ce qui est du recrutement, le rapporteur pour avis s'est félicité de la bonne attractivité de l'armée de l'air, marquée par un taux de sélection satisfaisant de 3 candidats en moyenne par poste pour les hommes du rang et les sous-officiers, et de plus de 5 candidats par poste pour les officiers.

Le rapporteur pour avis a ensuite rappelé que l'armée de l'air avait entrepris, de sa propre initiative, une réforme interne de l'organisation du commandement, « Air 2010 », qui conduira à la création de 4 grands pôles de commandement : « Opérations », « Forces », « Soutien » et « Personnel ». Il a salué cette décision qui permettra le regroupement de la « masse critique » nécessaire dans chacune de ces grandes structures.

Abordant ensuite les mesures touchant à l'équipement de l'armée de l'air, il a précisé que 2,557 milliards d'euros de crédits de paiement y seraient consacrés en 2007, en hausse de 4,9 %. Les autorisations d'engagement baissent de 1,3 %, à 1,318 milliard d'euros, en cohérence avec la phase de stabilisation de la loi de programmation militaire.

Le renforcement des équipements de combat est marqué par la constitution du premier escadron de Rafale Air sur la base de Saint-Dizier. Le rapporteur pour avis a souligné les multiples capacités de cet appareil, apte à assurer toutes les missions requises par une armée moderne. Les qualités de cet avion ont été démontrées lors de manoeuvres aériennes organisées par l'OTAN au mois de septembre en Espagne. Les potentialités du Rafale-Air seront encore accrues avec la livraison prochaine du missile de croisière SCALP et des bombes tirées à distance de sécurité AASM (armement air-sol modulaire). Le rapporteur pour avis a rappelé qu'à ce jour un total de 120 Rafale avaient été commandés, à raison de 82 pour l'armée de l'air et 38 pour la marine. La prochaine commande globale prévue par l'actuelle loi de programmation militaire, et qui portera sur 60 appareils, devra nécessairement être passée d'ici à la fin de l'année 2008.

L'armée de l'air a également bénéficié de la livraison de 2 hélicoptères EC 725 au mois de juillet dernier, qui seront complétés par 2 autres d'ici la fin 2006. M. Philippe Nogrix, rapporteur pour avis, a fait valoir l'atout spécifique que constituaient ces équipements, dévolus à la récupération d'équipages éjectés en zone hostile, mais qui peuvent également effectuer toute mission de sauvetage au profit des autres armées ou de la population civile.

Abordant ensuite les capacités de transport militaire, M. Philippe Nogrix, rapporteur pour avis, a rappelé que l'armée de l'air disposerait de deux Airbus A 340 début 2007, mais qu'une lacune capacitaire persistait dans ce domaine dans l'attente de l'arrivée, à compter de 2009, des A 400 M. Dans cette période transitoire, la France participerait au contrat européen SALIS (Strategic Airlift Interim Solution) qui lui permet de bénéficier des capacités de deux Antonov 124. Cependant, ce déficit en matière de transport s'accompagne de capacités réduites de ravitaillement en vol, qui reposent sur 14 avions ravitailleurs en service depuis plus de 40 ans. Le rapporteur pour avis a donc fait valoir l'impérieuse nécessité d'une commande rapide d'un nouveau type d'appareil modulable, le MRTT (multirole transport tanker), qui offre des capacités accrues à la fois pour le transport de troupes et pour le ravitaillement en vol. Il a rappelé que le groupe EADS avait réalisé un appareil de ce type, dérivé de l'Airbus A 330, qui rencontre de notables succès à l'exportation (l'Australie en a déjà acquis 5 exemplaires), et dont la Grande-Bretagne projette également de se doter.

Le rapporteur pour avis a déploré que la France ne dispose pas, à l'heure actuelle, de capacités de surveillance et d'observation des théâtres d'opérations à la hauteur des besoins. Certes, l'armée de l'air dispose de 2 C-160 « Gabriel », spécialisés dans l'écoute électronique, ainsi que de 40 Mirage F1CR de reconnaissance, mais le besoin d'un drone de longue endurance se fait sentir avec une acuité croissante. Il a donc souhaité que les 3 SIDM (système intérimaire de drones MALE) , actuellement en expérimentation, soient réellement opérationnels à l'automne 2007, dans l'attente d'une coopération européenne pour la mise au point d'un programme plus ambitieux.

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