En réponse, M. Christian Streiff, président du directoire de Peugeot SA, a tout d'abord exposé le cadre du mandat de l'équipe de direction de PSA, tel qu'il était fixé par le conseil de surveillance. Les dirigeants disposaient d'une assez grande marge de manoeuvre, mais devaient se conformer aux deux impératifs qu'étaient, d'une part, la vocation du groupe à demeurer dans l'industrie automobile et à figurer parmi les principaux constructeurs mondiaux, et d'autre part, le développement de son activité dans le respect de l'indépendance capitalistique. Il a salué la stratégie de son prédécesseur, M. Jean-Martin Folz, qui avait acquis la conviction que la plupart des alliances capitalistiques et des fusions étaient vouées à l'échec dans ce secteur d'activité, et développé de nombreuses coopérations techniques avec d'autres constructeurs, permettant de réaliser des économies d'investissement, pour un montant de 2 milliards d'euros, sans affecter le capital du groupe.
A ce titre, il a développé l'exemple de la coopération avec Toyota dans le segment des voitures citadines qui, bien que ce groupe fût le leader incontesté de l'industrie automobile, avait été fructueuse pour les deux parties et permis d'atteindre le seuil de rentabilité dans le segment de marché le plus difficile. Cet enrichissement mutuel s'était également traduit par une meilleure optimisation des achats pour Toyota, et par une plus grande maîtrise de la qualité chez PSA. De même, la collaboration avec BMW avait permis aux deux constructeurs de se positionner en tête pour le développement de motorisations performantes et écologiques.
Il a cependant affirmé qu'il n'avait pas de dogme particulier à l'encontre de toute perspective d'alliance capitalistique dans cette industrie, bien qu'il fût conscient que la plupart de ces opérations avaient généralement échoué. Il a relevé que les possibilités d'alliances étaient nombreuses mais a fait part de sa prudence, tout en estimant que la pérennité de l'industrie automobile européenne passait par un minimum de concentration, compte tenu du nombre élevé de concurrents et des capacités de production installées. Il a ajouté que compte tenu de ses nouvelles fonctions, il demeurait logiquement plus préoccupé de l'avenir de PSA que de celui des équipementiers français, et que, dans le cadre de la stratégie de redressement du groupe, il avait sollicité des efforts de la part des collaborateurs de PSA comme de ses fournisseurs.