Répondant en premier lieu à cette dernière interrogation, M. Denis Ranque a expliqué que les centres de décisions économiques comportaient nécessairement quelques fonctions qu'il a qualifiées de « régaliennes » du point de vue de l'entreprise, comme la stratégie ou la finance, et parfois d'autres fonctions importantes, comme la recherche et le développement. Il a estimé, en revanche, que la localisation des activités de production n'était pas liée à la présence d'un centre de décision économique. De plus, revenant sur la question concernant les atouts de la France, il a mis en exergue :
- les infrastructures, qui englobent, selon lui, l'énergie, les transports et le système de santé ;
- la recherche publique, même s'il a souligné qu'elle devait se rapprocher du monde de l'entreprise, saluant à cet égard le développement des pôles de compétitivité ;
- l'enseignement supérieur, en particulier les grandes écoles d'ingénieurs, estimant toutefois que ces établissements devaient se regrouper et s'internationaliser.
A propos des handicaps, il a jugé que les activités d'un siège social ne pouvaient pas s'accommoder, par nature, d'un marché du travail trop rigide.
En réponse à la première question du rapporteur, M. Denis Ranque a ensuite déclaré que le nouveau pacte d'actionnaires passé entre l'Etat et Alcatel-Lucent, d'une durée de cinq ans, jusqu'au 31 décembre 2011 et renouvelable par tacite reconduction, impliquait notamment que les administrateurs représentant ce groupe au sein du conseil d'administration de Thales soient ressortissants de l'Union européenne et que, de façon générale, les informations sensibles relatives aux activités et à la gouvernance de Thales ne soient communiquées, au sein d'Alcatel-Lucent, qu'auxdits administrateurs. Il a souligné que le non-respect de ces conditions entraînerait la dissolution du pacte d'actionnaires, l'Etat jugeant ses intérêts compromis.