Intervention de André Vantomme

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 15 novembre 2006 : 2ème réunion
Audition de M. Sebghatullah Modjadeddi président du sénat afghan meshrano jirga

Photo de André VantommeAndré Vantomme :

a évoqué un récent déplacement effectué dans le cadre d'une mission de la commission au Pakistan, au cours duquel il avait pris conscience de ce que les zones frontalières, du fait notamment du tracé artificiel et arbitraire de la frontière qui a séparé les tribus pachtounes, pouvaient entraîner les difficultés du gouvernement pakistanais à les contrôler. Cette zone échappe donc en partie à l'action de l'armée pakistanaise, mais pas à l'influence des services secrets pakistanais. Evoquant la nécessité d'une réflexion globale menée dans le cadre de l'ONU pour établir un meilleur contrôle de ces territoires, il s'est interrogé sur la réalité d'une politique univoque du Pakistan qui serait hostile à l'Afghanistan.

Le président Sebghatullah Modjadeddi a fait observer que l'ensemble du territoire afghan avait été libéré lors du retrait des troupes soviétiques ; une brève période de sécurité et de liberté avait alors prévalu dans le pays, qui a pris fin avec l'intervention directe, politique et militaire, du Pakistan. 95 % des difficultés de l'Afghanistan prennent leur source dans les zones de non-droit pakistanaises.

Le président Serge Vinçon a souhaité des informations sur la situation économique de l'Afghanistan et sur le caractère approprié des aides internationales accordées à ce pays depuis cinq ans.

Le président Sebghatullah Modjadeddi a indiqué que les aides internationales avaient permis la reconstruction d'infrastructures essentielles comme les routes. Ainsi, la capitale est-elle désormais reliée respectivement à Kandahar, au sud, et Mazar-et-Charif au nord, ce qui permet un important désenclavement. Des écoles et des centres de santé ont également été construits ou réhabilités. Malgré des exportations en hausse, qui s'élèvent à 1 milliard de dollars par an, les revenus de la population restent très bas, d'autant que les troubles terroristes entraînent de nombreux déplacements forcés. L'Afghanistan est cependant riche en matières premières comme le gaz, le pétrole, le cuivre, le fer, les diamants et l'uranium, mais ces ressources ne peuvent être valorisées faute de sécurité intérieure. Les aides internationales restent donc indispensables à l'Afghanistan.

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