Intervention de Jean-Marc Todeschini

Réunion du 26 avril 2011 à 9h30
Questions orales — Enseignement des langues vivantes à l'école primaire

Photo de Jean-Marc TodeschiniJean-Marc Todeschini :

Monsieur le président, madame le ministre, mes chers collègues, ma question porte sur les conditions d’apprentissage des langues vivantes à l’école primaire.

En effet, en application du cadre européen commun de référence pour les langues, le Gouvernement a adopté, le 25 juillet 2007, un arrêté fixant les programmes de langues vivantes dès l’école primaire, marquant ainsi sa volonté de renforcer cet enseignement, en le rendant obligatoire dès la classe de cours préparatoire.

Quatre ans après, monsieur le ministre, vous avez installé, un comité stratégique des langues, qui devra formuler des propositions pour la rentrée 2012.

Sur le territoire, une chose est claire : les moyens accordés à la mise en œuvre de l’apprentissage des langues sont insuffisants ou répartis de manière inégale. Ainsi, par exemple, dans la commune de Talange en Moselle, dont je suis l’élu, l’école primaire Jean-Jacques Rousseau ne peut offrir de choix aux élèves de CP en matière de langue vivante enseignée, faute de moyens. Tous les élèves se voient en conséquence dans l’obligation de suivre un cours d’italien, assuré par des moyens et des enseignants pris en charge par le consulat d’Italie, dans le cadre d’une politique de maintien de la culture d’origine menée depuis les années soixante-dix. Est-ce acceptable pour notre école publique ?

Cette absence de choix en matière de langues étrangères enseignées est particulièrement préjudiciable dans le contexte territorial propre à la Moselle, département limitrophe du Luxembourg et de l’Allemagne.

De même, monsieur le ministre, l’impossibilité de choisir l’anglais comme langue vivante, faute d’enseignants mis à disposition par l’éducation nationale, est contradictoire avec vos propres déclarations, puisque vous avez affirmé votre volonté de faire de la sensibilisation à l’anglais dès la maternelle une priorité. Il est particulièrement étonnant de constater un manque criant de moyens et de coordination dans l’application de cette ambitieuse politique.

Dans ces conditions, je souhaite savoir quelles mesures le Gouvernement compte adopter pour remédier à la situation particulière rencontrée par ma commune et, plus globalement, quelles sont vos propositions pour remettre la France au niveau de ses voisins européens en matière d’enseignement des langues étrangères.

Dans l’immédiat, monsieur le ministre, l’apprentissage des langues nécessite tout à la fois, vous le savez bien, décisions et moyens. Un rapport supplémentaire ne changera rien, sauf à montrer que l’on s’occupe du dossier !

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