Intervention de Luc Chatel

Réunion du 26 avril 2011 à 9h30
Questions orales — Enseignement des langues vivantes à l'école primaire

Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative :

Monsieur le sénateur, la maîtrise des langues étrangères est aujourd’hui une compétence fondamentale pour les élèves, aussi bien pour poursuivre leurs études que pour faciliter la recherche d’un emploi en France ou à l’étranger et s’ouvrir au monde qui les entoure. C’est la raison pour laquelle nous avons fixé, avec le Conseil de l’Europe, l’objectif suivant : chaque bachelier devra être capable de parler et de comprendre au moins deux langues vivantes.

Vous attirez mon attention, monsieur Todeschini, sur la question des moyens. Or je vous rappelle qu’un bachelier a suivi en moyenne plus de 1 000 heures d’enseignement en LV1, ou langue vivante 1, au cours de l’ensemble de sa scolarité ; l’enseignement d’une langue est obligatoire dès le CE1 depuis 2008 et l’initiation possible au CP ; les programmes prévoient cinquante-quatre heures annuelles de langue vivante en primaire. À l’école élémentaire, une langue vivante est enseignée une heure et demie par semaine aux élèves. Par conséquent, les moyens sont là !

La question est de savoir si ces moyens permettent d’obtenir des résultats.

Les évaluations internationales montrent qu’il existe une vraie marge de progression. C’est la raison pour laquelle je pense, contrairement à vous-même, qu’une réflexion et un travail de fond sont nécessaires pour repenser l’enseignement des langues vivantes.

J’ai donc mis en place, le 4 avril dernier, le Comité stratégique des langues, qui devra faire des propositions quant à la progression de l’apprentissage des langues vivantes de l’école maternelle au baccalauréat, à d’éventuelles modifications de la répartition du volume horaire à chacun de ces niveaux, et à la question de l’apprentissage précoce des langues, plus particulièrement de l’anglais. Nous avons à mon avis beaucoup de progrès à réaliser en la matière, notamment en nous inspirant de modèles étrangers

Enfin, en ce qui concerne l’école Jean-Jacques Rousseau de Talange, vous savez, monsieur le sénateur, que la grande majorité des élèves y suit des cours d’allemand. Vous n’êtes pas non plus sans ignorer la présence dans cette région d’une forte communauté italienne. Des accords binationaux ont d’ailleurs été signés pour répondre à la forte demande des familles de cours d’italien. Une telle spécificité a conduit l’académie à proposer l’apprentissage de l’italien dès le cours préparatoire. Les collégiens peuvent poursuivre dans cette voie au collège Le Breuil de Talange dès la sixième, dans le cadre d’une classe bilingue anglais-italien.

Par ailleurs, les élèves de l’école Jean-Jacques Rousseau peuvent aussi apprendre l’allemand. Treize élèves de CE2 ont ainsi fait ce choix cette année. Ils pourront poursuivre leur formation en CM1 l’année prochaine, puis au collège Le Breuil, dès la sixième

Cette offre éducative répond donc aux attentes des familles, dans un département où l’allemand demeure prioritaire par rapport à l’anglais, étudié par 32 % des élèves. Si les enfants et leurs parents souhaitent que l’apprentissage de l’anglais se développe à l’avenir sur ce territoire, nous répondrons immédiatement à leur demande. Vous le voyez, monsieur le sénateur, nous sommes capables de nous adapter à la diversité et à la réalité locales.

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