Monsieur le ministre, permettez-moi d’attirer votre attention sur les problèmes que posent les remplacements des enseignants pendant les périodes de formation.
La réforme de la formation des maîtres est pleinement effective depuis la rentrée. Après quelques mois de plein exercice, on constate, particulièrement dans les zones urbaines sensibles comme dans certaines zones rurales, un phénomène de nature à fragiliser l’esprit de la réforme.
En effet, de plus en plus de jeunes gens, étudiants en mastère, sont amenés à effectuer des remplacements de longue durée, sans expérience ni savoir-faire suffisant, et ce afin de répondre aux difficultés de remplacement rencontrées par l’éducation nationale.
Avant la réforme, les jeunes gens entrant à l’Institut universitaire de formation des maîtres, les IUFM, dont je ne critique d’ailleurs pas, dans le principe, la suppression, bénéficiaient d’une année complète de formation, puis d’une mise en situation, ce qui leur permettait d’aborder leur profession formés et préparés.
Désormais, ils se retrouvent directement en classe, face aux élèves. Cette situation est susceptible d’entraîner une désorganisation des classes, préjudiciable tant aux élèves qu’aux enseignants, et ce en particulier dans les ZEP, les zones d’éducation prioritaire.
Dans ces établissements, des maîtres frais émoulus des universités, sans aucune expérience concrète, sont confrontés, sans préparation ni formation, à des situations souvent difficiles, qui peuvent déstabiliser ces jeunes enseignants et augmenter les difficultés souvent importantes de ces classes.
Monsieur le ministre, la réforme ayant pour objet la mise en place de ces nouveaux enseignants est engagée, puisque ces derniers sont dans les écoles, avec les élèves. Quels enseignements tirez-vous de ses premiers mois d’application ? Quelle réponse apportez-vous à ceux qui, soucieux d’une bonne qualification des maîtres, revendiquent un plus grand besoin de formation ? Cette réforme répond-elle efficacement, du moins suffisamment, aux besoins de remplacement des enseignants ?