Monsieur le sénateur, vous m’interrogez sur le remplacement des enseignants absents, question qui est bien connue au sein de l’éducation nationale et qui constitue d’ailleurs l’une de mes préoccupations majeures. Je vous répondrai, d’une part, sur les évolutions que nous avons mises en œuvre cette année et, d’autre part, sur la formation des maîtres.
Je me permets de vous rappeler que, dans le premier degré, le dispositif actuel permet de couvrir plus de 90 % des absences survenues sur l’ensemble du territoire. À quelques exceptions près, le remplacement est bien assuré dans les écoles maternelles et élémentaires.
Dans le second degré, le contingent des remplaçants est constitué de TZR, les titulaires sur zone de remplacement – au nombre de 50 000 environ –, mais aussi de contractuels en CDI ou en CDD et de vacataires.
Nous avons amélioré l’efficacité du système. Ainsi, 96, 18 % des absences sont à ce jour remplacées ; cela signifie que seules 3, 82 % d’entre elles ne le sont pas, ce qui reste trop important, j’en conviens.
Nous avons obtenu ces résultats parce que, au côté des TZR, nous avons constitué, dans chaque académie, un vivier de remplaçants contractuels et avons assoupli le dispositif de remplacement.
Aujourd’hui, les TZR sont mobilisés à 85 % alors que, voilà trois ou quatre ans, ils ne l’étaient qu’entre 60 % et 80 %, selon les cas.
S’agissant des contractuels, j’ai souhaité développer une politique ambitieuse à leur intention. Nous leur rendons possible l’accès aux concours internes et avons mis en place un dispositif de validation des acquis de l’expérience professionnelle pour les intégrer progressivement dans le système éducatif.
Enfin, concernant le remplacement des professeurs qui partent en formation – c’était l’objet de la seconde partie de votre question, consacrée à la mastérisation –, celui-ci, dans le second degré, se fait dans le cadre ordinaire du remplacement. Autrement dit, les enseignants concernés sont remplacés par des TZR, des contractuels ou des vacataires en fonction des disponibilités. Dans le premier degré, nous faisons appel à des professeurs des écoles.
Mais il est un élément nouveau lié à la formation des enseignants. Grâce au système de la mastérisation, les étudiants en M2 préparant un concours de l’enseignement effectuent annuellement 108 heures de stage de pratique professionnelle en prenant la responsabilité d’une classe, accompagnés d’un tuteur. Ces stages de pratique nous permettront d’effectuer des remplacements.
Cette année était une année de transition entre l’ancien système des IUFM et la mastérisation. À compter de la prochaine rentrée, tous les étudiants de M2 pourront effectuer ce stage de mise en responsabilité et accroîtront donc l’effectif disponible pour des remplacements.
Monsieur le sénateur, nous voulons améliorer à la fois la formation initiale, avec un haut niveau disciplinaire et une approche progressive du métier, et le système de remplacement, que l’éducation nationale a à cœur de rendre plus efficace.