Madame la ministre des sports, je souhaite appeler votre attention sur l’exceptionnel parcours, depuis deux décennies, de l’équipe de France de handball, à l’occasion des plus grandes compétitions internationales que sont les championnats d’Europe, les championnats du monde et les jeux Olympiques.
Ces confrontations à l’échelle du continent européen et de la planète ont conforté, à travers les résultats de ceux que l’on a appelés les « Barjots », puis les « Costauds » et que l’on appelle désormais les « Experts », la suprématie de la France, faisant l’admiration à la fois de nos concitoyens, des professionnels du monde des sports et des amateurs de toutes disciplines confondues.
Le développement de cette discipline, son émergence au plus haut niveau et son maintien parmi les premières nations reposent pour beaucoup sur l’engagement de collectivités territoriales et sur la mise en place de centres de formation dont l’excellence est l’un des piliers des résultats remarquables de l’équipe de France.
L’attitude des joueurs eux-mêmes à l’égard des nombreuses sollicitations dont ils sont légitimement destinataires contribue à renforcer les valeurs que devraient porter plus naturellement les sports collectifs.
Aujourd’hui, pour maintenir de tels résultats sportifs, mais également pour conforter l’engouement populaire qui se traduit dans l’appétit de nos concitoyens, à travers la presse écrite ou télévisuelle, se pose la question de l’implication des pouvoirs publics nationaux à accompagner ce sport d’une réelle visibilité médiatique, tout particulièrement en ce qui concerne le championnat de première division, qui n’est pas à la hauteur de ce que l’on est en droit d’attendre.
Je souhaite donc connaître l’action qui sera engagée par vous-même, madame la ministre, et par le Gouvernement afin d’inciter les chaînes de télévision, notamment celles qui sont issues du service public de France Télévisions, à accroître d’une façon durable les temps d’antenne réservés à ce sport, permettant par là même la consolidation des bases économiques des instances fédérales du handball, des clubs, mais également des collectivités locales qui se sont investies dans cette discipline. Le développement de cette dernière ne saurait être fondé sur la seule augmentation des moyens mobilisés par celles-ci.
Plusieurs l’ont fait, en dotant leurs territoires d’équipements permettant l’accueil de spectateurs dans des complexes sportifs qui font référence, tels que le Phare à Chambéry, l’Aréna à Montpellier ou un projet de même nature, demain, à Dunkerque. Autant de complexes qui permettront sans doute un jour à la France d’organiser de nouveau les championnats du monde.
Jamais, dans l’histoire du sport en France, une discipline sportive collective n’a obtenu autant de podiums à l’échelle internationale avec aussi peu d’exposition médiatique régulière dans son propre pays. Il est temps d’en prendre conscience et de se donner les moyens de soutenir plus fortement le handball français, madame la ministre.