Intervention de Ronan Kerdraon

Réunion du 26 avril 2011 à 9h30
Questions orales — Financement des missions locales de bretagne

Photo de Ronan KerdraonRonan Kerdraon :

Ma question porte sur le financement des missions locales de Bretagne.

Madame la ministre, je veux vous alerter sur l’indignation et la colère des dix-sept présidentes et présidents des missions locales de Bretagne face à l’annonce des réductions de financement décidées par le préfet de région.

En effet, lors d’une réunion récente, ce dernier a annoncé au réseau des missions locales : une réduction des financements de 3, 45 % par rapport à l’année 2010, soit une amputation de crédit de plus de 276 000 euros ; une baisse du financement de fonctionnement de l’association régionale à hauteur de 8 % et une diminution de 5 % de l’enveloppe dédiée à l’animation et au développement de réseaux de parrainage.

Parallèlement, les moyens mobilisables pour les jeunes sont également en recul : 30 % de moins pour le programme CIVIS, et 30 % de moins également en ce qui concerne le Fonds pour l’insertion professionnelle des jeunes...

À titre d’exemple, la mission locale de Saint-Brieuc, que je préside, se voit infliger une baisse de 5 % – 28 471 euros –, bien supérieure à la moyenne régionale.

Ces annonces, madame la ministre, sont en complète contradiction avec les engagements pris et sans cesse renouvelés par le Gouvernement en 2010 et en ce début d’année 2011.

Pour mémoire, je citerai simplement un extrait du courrier adressé par M. Laurent Wauquiez, alors secrétaire d’État en charge de l’emploi, au président de l’Association des régions de France, lequel précisait : « Je peux aujourd’hui vous garantir que le projet de loi de finances 2011 tel qu’il sera présenté en conseil des ministres maintient la complète reconduction des moyens obtenus en loi de finances 2010 ».

Pourtant, le nombre des premiers accueils n’a cessé de progresser depuis le début de la crise en 2008. En 2010, ce sont 47 000 jeunes de seize à vingt-cinq ans que les missions locales de Bretagne ont reçus et accompagnés.

Les missions locales se trouvent ainsi touchées au cœur même de leur métier, au moment où deux rapports, celui de l’IGAS, l’Inspection générale des affaires sociales, et celui de l’IGF, l’Inspection générale des finances, soulignent la pertinence et l’efficience de l’action de ces structures en faveur des jeunes de seize à vingt-cinq ans, en particulier dans le contexte de crise que nous connaissons.

Remettre en cause le financement des missions locales est une lourde erreur sociale, politique et économique.

Cette baisse de financement, si elle était confirmée, aurait un impact important sur l’emploi dans les missions locales. Cela équivaudrait à la suppression d’une dizaine de postes dans les structures.

Au-delà, c’est la question du portefeuille de jeunes suivis par les conseillers qui se poserait et, par extension, celle de la qualité de l’accompagnement des jeunes.

En outre, ce désengagement de l’État se cumule avec la fin du plan de relance.

Madame la ministre, le Président de la République a déclaré à plusieurs reprises vouloir que tous les jeunes sortant du système éducatif sans qualification soient pris en charge et se voient proposer « soit une formation soit un emploi ».

Comment ne pas partager cette ambition et ainsi faire de l’emploi des jeunes une priorité nationale ? Dans ce cadre-là, les missions locales jouent pleinement leur rôle !

Malheureusement, on le constate quotidiennement, il y a loin des discours aux actes ! De manière incompréhensible, vous demandez de faire toujours plus avec toujours moins de moyens. Un tel raisonnement est intenable !

Aussi, ma question sera simple : allez-vous enfin tenir vos engagements et reconduire intégralement les financements alloués aux missions locales de Bretagne ?

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