Intervention de Jean Arthuis

Réunion du 31 juillet 2012 à 14h30
Loi de finances rectificative pour 2012 — Adoption des conclusions modifiées d'une commission mixte paritaire

Photo de Jean ArthuisJean Arthuis :

Je persiste à penser qu'il vous faudra reconnaître la nécessité d'alléger les charges sociales. Si vous le faites, ne le faites donc pas à moitié. Un basculement de 40 milliards à 50 milliards d'euros est nécessaire. Dans ces conditions, la seule solution à votre portée sera une augmentation significative du taux de la TVA.

Cette occasion a été manquée. À titre personnel, je le regrette, comme mes amis de l'Union centriste et républicaine. Certes, nous aurons de nouveaux rendez-vous prochainement, mais, en attendant, que va-t-il se passer pour les salariés de Peugeot qui vont perdre leur emploi ?

La fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois est un coup de tonnerre, et les plans sociaux se multiplient ! Nos concitoyens vivent dans l'angoisse de perdre leur travail. Qu'adviendra-t-il également des sous-traitants de l'automobile ? D'ailleurs, qu'est-ce que ce procès fait à Peugeot d'avoir eu l'audace de tenter de produire encore des automobiles en France ?

Le ministre du redressement productif vient d'exercer une pression sur le Syndicat des transports d'Île-de-France, qui envisage de délocaliser des centres d'appels téléphoniques. M. Sapin a annoncé qu'il faudrait peut-être revoir le code des marchés publics, qu'il connaît bien puisque c'est lui qui a conduit à le complexifier au lendemain de l'affaire Urba Conseil. Mais tout cela est du raccommodage ! Sans doute faut-il simplifier le code des marchés publics, mais exercer cette pression en ayant recours à ces moyens ne réglera pas le problème. Si vous souhaitez faciliter le maintien des centres d'appels téléphoniques en France, pensez à alléger les charges sociales qui pèsent sur les salaires !

Je l'ai dit lors de la discussion générale, je l'ai répété à l'occasion de l'examen des articles, et je vais le redire une fois de plus : à l'heure de la mondialisation, c'est en achetant des produits fabriqués en France et non des produits venus de l'étranger que les citoyens consommateurs participent au financement de leur protection sociale.

Telles sont les raisons pour lesquelles le groupe de l'Union centriste et républicaine ne pourra voter le premier projet de loi de finances rectificative du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

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