Que certaines de nos grandes entreprises s’installent et créent des activités à l’étranger n’est pas, en soi, une mauvaise nouvelle, à condition qu’il s’agisse non pas de délocaliser des activités dans l’espoir, souvent déçu, de produire moins cher ailleurs, mais bien de réaliser des investissements en vue de toucher de nouveaux marchés.
Il est vrai que, dans de trop nombreuses zones de notre territoire, la mono-industrie a longtemps prévalu. Dans ce cas, lorsque l’entreprise principale ferme, tout le bassin d’emploi en subit les conséquences, directes et indirectes. Quand on cherche à évaluer le poids de l’industrie en France, il faut aussi prendre en compte tous les services connexes qui dépendent de celle-ci.
C’est pourquoi le Gouvernement a essayé de multiplier les outils de revitalisation et de réindustrialisation. Le Fonds national de revitalisation des territoires est à mes yeux le plus important d’entre eux. Créé voilà trois ans sur l’initiative du Président de la République, ce dispositif donne de bons résultats. Il s’agit d’un fonds de garantie, doté de 45 millions d’euros par l’État et la Caisse des dépôts et consignations, qui doit permettre d’accorder 135 millions d’euros de prêts bonifiés sans garantie. En 2010, soixante-cinq territoires ont été déclarés éligibles à ce fonds dans une vingtaine de régions, et 252 prêts ont été accordés, 55 autres étant actuellement à l’étude. Ces prêts, octroyés principalement à de très petites entreprises du secteur industriel, engendrent un effet de levier important, pour un montant cumulé estimé à 430 millions d’euros. Xavier Bertrand, Bruno Le Maire et moi-même avons demandé qu’il soit procédé à une évaluation du dispositif, afin d’envisager comment nous pourrons poursuivre cette action de revitalisation au-delà de 2012.
Je partage donc votre diagnostic, monsieur le sénateur, et nous allons essayer d’affiner les moyens mis en œuvre.