Le rapport de la mission commune d’information contient une très intéressante analyse comparative des situations respectives de l’industrie en France et en Allemagne.
La primauté allemande a souvent été relevée. Nous partageons la même monnaie et nous avons les mêmes concurrents, la France et l’Allemagne vendent les mêmes produits aux mêmes pays, mais, depuis plusieurs années, les deux pays ne suivent ni les mêmes politiques économiques ni les mêmes stratégies industrielles. En outre, en termes de compétitivité, les progrès de l’un peuvent se faire au détriment de l’autre. Dans certains domaines, la France a donc décroché par rapport à l’Allemagne, et il s’agit d’un recul historique.
Cette constatation est peu à l’avantage de notre pays, et je souhaite vous interroger, monsieur le ministre, sur la problématique transfrontalière, notamment en matière d’emploi.
Tous les travaux conduits sur ces zones dressent le même constat d’un manque d’initiatives publiques pour relever le défi de la compétitivité et de difficultés d’organisation et de gouvernance des zones transfrontalières.
Couvrant 20 % du territoire national et regroupant 10 millions d’habitants, les zones frontalières françaises subissent une perte de compétitivité, dans certains domaines, par rapport à celles de notre voisin.
Les disparités constatées au fil des ans témoignent d’une situation complexe en matière d’emploi, de délocalisations, voire de disparitions d’entreprises, induisant une perte de ressources pour les collectivités et l’État.
Cette question a une dimension non seulement nationale, mais aussi, et peut-être surtout, européenne. En effet, les régions frontalières comme l’Alsace sont des régions majeures pour la construction et l’intégration européennes.
Monsieur le ministre, quelles réponses le Gouvernement peut-il apporter afin de réduire les disparités qui affaiblissent notre pays ?