Intervention de Éric Besson

Réunion du 26 avril 2011 à 14h30
Débat sur la désindustrialisation des territoires — Débat interactif et spontané

Éric Besson, ministre :

La première réponse consiste bien évidemment à renforcer la compétitivité de notre outil industriel.

Je disais tout à l’heure que le diagnostic méritait d’être nuancé en fonction des territoires. Il doit également l’être selon les pays : par rapport à certains de ses voisins européens, la France est toujours compétitive.

Cela étant, reconnaissons-le, l’Allemagne est aujourd’hui le pays le plus performant en Europe. Elle est à la fois notre premier partenaire, notre premier fournisseur, notre premier client et notre premier concurrent. Nous avons aujourd’hui, incontestablement, un déficit de compétitivité par rapport à l’Allemagne, que nous nous efforçons de combler mesure par mesure.

Ainsi, lorsque Xavier Bertrand et Nadine Morano s’efforcent d’améliorer la formation en alternance et de favoriser le recours à l’apprentissage, ils œuvrent en faveur non seulement des jeunes concernés, mais aussi de la compétitivité de la France, tous les rapports soulignant que le développement de la formation en alternance constitue l’une des clefs de la réussite.

De même, pour ce qui concerne les filières industrielles, nous essayons de favoriser l’émergence d’une sorte d’esprit de groupe, qui existe presque naturellement en Allemagne. Un grand groupe allemand qui remporte un appel d’offres à l’international entraîne derrière lui, presque mécaniquement, des PME et PMI allemandes. En France, ce « patriotisme des affaires », moins spontané, a besoin d’être encouragé, et c’est ce que nous essayons de faire à travers la politique de filières.

Je souligne enfin que la situation n’a pas toujours été celle que nous connaissons aujourd’hui. Voilà une quinzaine d’années, l’Allemagne donnait au contraire le sentiment de stagner en matière de compétitivité, mais elle a finalement très bien absorbé le choc de la réunification. Elle a su se tourner vers un certain nombre de filières porteuses, comme ses parts de marché à l’exportation pour les produits à forte valeur ajoutée le démontrent. Elle a également adopté une politique dite de modération salariale, peut-être discutable, mais qui porte incontestablement ses fruits en termes de compétitivité à l’export. Enfin, l’Allemagne est probablement le pays où la solidarité entre entreprises a le mieux joué pendant la crise.

Cela étant, nous ne sommes pas là pour tresser des lauriers à nos partenaires et amis Allemands.

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