Intervention de Alain Chatillon

Réunion du 26 avril 2011 à 14h30
Débat sur la désindustrialisation des territoires — Débat interactif et spontané

Photo de Alain ChatillonAlain Chatillon, rapporteur de la mission commune d’information :

Ne nous trompons pas de débat : à aucun moment, contrairement à ce qu’a dit M. Mirassou, nous n’avons stigmatisé les augmentations de salaires. Nous avons simplement fait un constat, sans tirer aucune conclusion. Dès lors, arrêtons les procès d’intention !

Le voyage de la mission en Allemagne a duré trois heures. En tant que chef d’entreprise, j’ai passé trois jours par mois dans ce pays pendant vingt-cinq ans ! Je crois donc pouvoir parler de la situation en Allemagne aussi bien que d’autres…

En Allemagne, 80 % des chefs d’entreprise sont issus de l’enseignement technique. En outre, les Allemands ont fait des choix stratégiques bien meilleurs que les nôtres. Enfin, un certain Gerhard Schröder a abaissé le taux de l’impôt sur les sociétés de 46 % à 24 %.

Aujourd’hui, les entreprises allemandes de taille intermédiaire sont quatre fois plus nombreuses que les nôtres et, de surcroît, leur capacité d’autofinancement est deux fois plus élevée.

On évoque parfois l’externalisation des activités. N’oubliez pas que les entreprises allemandes achètent 52 % de leurs produits intermédiaires à l’étranger, essentiellement dans les pays de l’Est, où elles vendent en retour des produits finis. C’est ainsi qu’elles dégagent une capacité d’autofinancement de leurs investissements.

Nous devons, me semble-t-il, libérer nos entreprises du poids trop important qui pèse sur elles. Aujourd’hui, le taux de charges sociales est de 28 % en Allemagne, contre 43 % en France, alors que les salariés allemands bénéficient d’une meilleure protection que les nôtres.

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