Grâce à son enseignement, il sait plus, il comprend mieux et il peut ainsi progressivement développer et fortifier son jugement propre.
Et l’on sent bien, dès lors, qu’il n’y a pas de contradiction entre la transmission du savoir et le développement d’un regard critique, qui constituent deux moments nécessaires de l’apprentissage, c’est-à-dire de l’appropriation du savoir par l’élève. La formation de l’enseignant devra donc lui assurer la maîtrise solide et réfléchie d’un champ disciplinaire, qui lui donnera les moyens tant d’instruire ses élèves que de les amener à prendre du recul et à construire leur propre réflexion. Sur ce point, la mastérisation, qui nous fait rejoindre le droit commun des pays européens, peut et doit être un atout.
Garder une formation des enseignants assise sur un socle disciplinaire fort est, par certains aspects, un tribut payé à l’histoire de l’instruction dans notre pays. Mais après les errements du pédagogisme régnant dans les IUFM, nous connaissons mieux la valeur d’un tel héritage.
C’est pourquoi j’insiste sur un point : les futurs professeurs doivent quitter l’université avec un haut niveau de maîtrise des matières qu’ils se préparent à enseigner. C’est une condition absolument nécessaire pour que l’enseignant puisse faire saisir aux élèves les problèmes et les méthodes qui font la spécificité de la perspective particulière que sa discipline offre sur le monde.