Intervention de Vincent Capo-Canellas

Réunion du 13 septembre 2012 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Psa aulnay

Photo de Vincent Capo-CanellasVincent Capo-Canellas :

Ma question s’adresse à M. le ministre du redressement productif.

Avant son élection, M. le Président de la République avait déclaré aux salariés de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois : « Après le 6 mai, si les Français me choisissent, nous aurons rendez-vous. » Le rendez-vous n’a pas tardé : les effets de la crise que connaît le secteur automobile, aggravés par des difficultés spécifiques à une entreprise qui a choisi, et c’est heureux, de concentrer sa production en France, ont conduit à l’annonce d’un plan social de grande ampleur.

Certes, PSA s’est engagé à ne procéder à aucun licenciement sec. Mais ce plan est un traumatisme fort pour les salariés de l’entreprise. Nous en mesurons les conséquences pour eux, comme pour le territoire qui accueille le site d’Aulnay et l’ensemble du département de la Seine-Saint-Denis. La fermeture de ce site est un sujet de portée nationale.

À la suite de compromis négociés entre les salariés et l’entreprise, le site de Sevelnord sera, au contraire, pérennisé. C’est un sujet que ma collègue Valérie Létard a suivi de près.

Ce contre-exemple doit nous fournir une base de discussion pour l’ensemble des sujets industriels. Il faut préférer la négociation à l’outrance, le dialogue à la mise en cause, l’adaptation négociée aux rodomontades sans suite. Monsieur le ministre, on ne peut pas jouer avec le désespoir des salariés et d’un territoire qui souffrent.

Au mois de juillet, M. le Président de la République considérait ce plan « inacceptable en l’état ». Dimanche soir, sur TF1, il a finalement appelé à « trouver des compromis », pour qu’il y ait « moins d’emplois supprimés et plus de reconversions ».

Vous demandez maintenant, monsieur le ministre, l’organisation de réunions tripartites. N’auriez-vous pas dû appeler ainsi au dialogue dès le départ ?

« Renégocier, reformater et réduire le plan social », dites-vous ; oui, sans doute, mais, dès lors que votre propre expert juge ce plan légitime et quasiment inévitable, n’est-ce pas vous compliquer la tâche ? Sur un sujet aussi douloureux, on peine à percevoir votre stratégie, monsieur le ministre.

Comme il s’agit de dialogue social, j’ai écouté avec attention les déclarations des syndicats.

« M. Montebourg nous a dit avant l’été : “Je vais tout casser, je vais tout empêcher, c’est inadmissible.” Il a donné de l’espoir aux salariés de Peugeot et aujourd’hui il nous dit : “Calmez-vous, soyez raisonnables.” Au lieu de se prendre pour un super-syndicaliste, je pense que le rôle du ministre était plutôt de regarder la réalité en face et les difficultés telles qu’elles existent. »

Ces phrases, qui peuvent paraître provocantes, ne sont pas de moi : elles sont du secrétaire général de la CFDT, M. François Chérèque.

Monsieur le ministre, quelle est, enfin, votre politique, celle du Gouvernement s’agissant du site PSA d’Aulnay ? Quand tiendrez-vous aux salariés un langage de vérité ? Quand parlerez-vous de dialogue social, de compétitivité, de revitalisation du territoire, de maintien de l’emploi et d’accompagnement exigeant des reconversions ? §

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