Intervention de Stéphane Le Foll

Réunion du 13 septembre 2012 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Déplacement du président de la république à rennes

Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt :

Monsieur le sénateur, l’agriculture et l’agroalimentaire sont effectivement des secteurs économiques majeurs pour notre pays. Nous partageons un objectif : il faut préserver leurs atouts, développer leurs potentialités et leur ouvrir des perspectives.

Vous avez fait référence à la flambée des prix des céréales, qui aboutit à une situation paradoxale : alors que certaines exploitations tirent aujourd’hui profit de cette envolée des cours, d’autres, notamment dans le secteur de l’élevage, voient leurs coûts de production augmenter.

Il faut donc aborder cette situation en prenant en compte toutes ses conséquences, et apporter des réponses à la fois pour le court terme et le moyen terme.

Pour le moyen terme, une action à l’échelle mondiale doit être menée face aux problèmes posés par la volatilité des prix. Nous avons activé pour la première fois des outils dont la mise en place avait été négociée dans le cadre du G20. Il est essentiel de coordonner les politiques à l’échelle mondiale en vue d’éviter que les prix ne continuent de flamber.

Dans cette perspective, nous allons poursuivre la concertation au sein du G20. Une rencontre est prévue la semaine prochaine avec le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO. Je me rendrai à Rome pour participer au sommet du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, et nous allons œuvrer pour réunir le forum de réaction rapide.

Quant à l’Europe, elle a du retard sur ce sujet, en particulier sur la question de la spéculation financière, laquelle vient se conjuguer au déficit de l’offre sur le marché et amplifier les phénomènes de volatilité des prix.

C’est pourquoi le Gouvernement a décidé de soutenir les propositions qui vont être formulées pour lutter contre les positions spéculatives, sur la base d’ailleurs d’un texte ayant été déposé par le commissaire européen Michel Barnier. Nous allons agir pour faire en sorte que l’Europe soit à la hauteur des enjeux et évite que la spéculation ne vienne aggraver l’évolution des prix agricoles.

Sur le plan national, l’enjeu est d’assurer une solidarité entre les céréaliers et les éleveurs, notamment par le biais de la contribution volontaire, dont il faut saluer la mise en place, que nous avons encouragée.

Cela étant, nous devons également engager des moyens pour permettre aux éleveurs de franchir la période difficile qu’ils traversent aujourd'hui. Un accord a été passé avec les banques pour qu’elles leur viennent en aide directement et individuellement. Dans le même esprit, il a été demandé à la Mutualité sociale agricole d’accorder un report du versement d’une partie des cotisations.

J’ajoute qu’il est nécessaire, dans notre pays, d’améliorer les conditions de contractualisation, c'est-à-dire de négociation, entre les différents échelons des filières : production, transformation, distribution. À cette fin, je réunirai dans les prochaines semaines une conférence sur la question des nouveaux modèles de contractualisation, qui rassemblera transformateurs, producteurs et grands distributeurs.

Tels sont les éléments dont je souhaitais vous faire part, monsieur le sénateur. Nous avons le même objectif : défendre l’agriculture et l’élevage, ouvrir des perspectives ! §

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