Intervention de Valérie Fourneyron

Réunion du 13 septembre 2012 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Jeux paralympiques

Valérie Fourneyron, ministre des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative :

Madame la sénatrice, je vous remercie de me donner l’occasion de mettre en valeur cette quatorzième édition des jeux Paralympiques, qui s’est tenue dans le pays ayant vu naître le sport pour les personnes en situation de handicap, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Elle a rassemblé 4 200 athlètes de 164 nations. Notre équipe nationale comptait 163 sportives et sportifs, qui ont rapporté quarante-cinq médailles, dont huit d’or. Les compétitions ont donné lieu à des performances toujours plus remarquables. À ce titre, nous nous devons de féliciter nos athlètes, comme le Président de la République, ma collègue Marie-Arlette Carlotti et moi-même avons déjà eu l’occasion de le faire.

Ces jeux Paralympiques de Londres vont effectivement marquer un tournant dans l’histoire du sport pour les personnes en situation de handicap, d’abord par le magnifique succès populaire qu’ils ont connu : 2, 7 millions de billets ont été vendus ; à 10 heures du matin, plus aucune place n’était disponible dans un stade pouvant accueillir 80 000 personnes.

En outre, pour la première fois, l’organisation était absolument identique à celle des jeux Olympiques en matière de volontariat, de cérémonies, de déplacements et de disciplines représentées.

La médiatisation, vous l’avez rappelé, a été exceptionnelle. Les Britanniques ont retransmis en direct l’ensemble des compétitions : nous devrons nous aussi atteindre cet objectif à l’avenir. Notre pays a déjà fait des progrès en la matière, mais il nous reste encore, je dois le dire, de hautes marches à franchir.

Il reste beaucoup à faire en vue d’une véritable intégration dans le droit commun, conformément à l’esprit de la loi de février 2005, et non dans des dispositions spécifiques.

À cet égard, notre première mesure a été de financer les primes de nos médaillés à la même hauteur, qu’ils soient valides ou handicapés. §Je rappelle à ce sujet que, pour la première fois, à l’encontre de la tradition républicaine, le financement de ces primes n’avait pas été inscrit dans la loi de finances, ce que votre assemblée avait dénoncé, en évoquant même une « bombe à retardement ».

Dans ce cadre, il convient aussi d’améliorer l’accès au sport pour toutes les personnes en situation de handicap. Vincent Peillon, Marie-Arlette Carlotti et moi-même avons demandé à l’Inspection générale d’établir un diagnostic précis sur la place du sport, de l’école à l’université.

Il est également indispensable qu’une enveloppe, au sein des crédits du Centre national pour le développement du sport, le CNDS, soit consacrée au financement du matériel, qui constitue un souci majeur pour les sportifs en situation de handicap. Il faut tenir compte du fait que ce matériel coûte particulièrement cher.

Par ailleurs, nous travaillons actuellement à la finalisation d’une charte avec le Comité paralympique et sportif français et le Comité national olympique et sportif français en vue de multiplier les passerelles et, au-delà, les échanges avec des fédérations de valides. Je vous invite d'ailleurs, mesdames, messieurs les sénateurs, à vous rendre aux championnats du monde d’escalade qui se déroulent en ce moment à Paris : les compétitions ouvertes aux personnes en situation de handicap ont lieu en même temps que celles des valides. Ces échanges sont nécessaires.

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