Intervention de Roland Courteau

Réunion du 24 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Article 1er

Photo de Roland CourteauRoland Courteau :

Madame la présidente, messieurs les ministres, mes chers collègues, j'ai souhaité intervenir sur l'article 1er car il contient le cœur du dispositif proposé aux jeunes sans emploi ni qualification, qui sont condamnés à une marginalité sociale certaine, si nous n'agissons pas.

Je tiens à souligner que le taux de pauvreté des jeunes âgés de vingt ans à trente ans a doublé depuis 1970. Le chômage de masse qui frappe en priorité les jeunes depuis trente ans est véritablement un désastre générationnel.

Je veux aussi évoquer la dimension « pouvoir d'achat », qui est prise en compte dans ce projet de loi. En effet, l'ensemble des emplois qui seront créés redistribueront du pouvoir d'achat et participeront donc à la dynamique de la sphère économique.

Cela étant, si tous les jeunes connaissent l'allongement de cet embouteillage au démarrage de leur vie professionnelle, certains, avec la crise, n'ont même plus la chance de pouvoir la démarrer.

Il était donc essentiel que ces emplois dits « emplois d'avenir » s'adressent à celles et à ceux qui n'atteignent même pas une existence statistique, aux non qualifiés ou peu qualifiés, qui sont de plus en plus nombreux à ne même plus faire la démarche de se faire recenser dans les dispositifs existants. Seuls la moitié des 470 000 jeunes sans qualification ni emploi sont inscrits à Pôle emploi ! Les autres, cela a déjà été souligné, sont sortis des écrans radar de la société.

L'emploi d'avenir est aussi une chance, un tremplin pour remonter dans l'ascenseur social en se constituant une véritable expérience professionnelle. Pour ce faire et pour atteindre l'un ou l'autre de ces deux objectifs – la pérennisation ou la qualification –, le dispositif proposé ne tombe pas dans le travers de vouloir reproduire ce qui a marché. La situation a beaucoup changé : les jeunes de 2012 ne sont pas ceux de 1997 ; le marché de l'emploi n'est plus structuré de la même manière, avec l'explosion des temps partiels et l'apparition de nouveaux emplois, emplois technologiques, emplois liés à la gestion du développement durable, emplois de la société de services...

C'est pourquoi j'apprécie que l'emploi d'avenir ait été élaboré comme un dispositif adapté, ajusté de la manière la plus adéquate pour l'employeur et l'employé, en tenant compte, par exemple, de la capacité et du besoin d'un tutorat.

Au plus près des distorsions françaises, ce texte a aussi privilégié une approche territoriale qui nous est chère au Sénat. Priorité est ainsi donnée aux jeunes des zones urbaines sensibles, des zones de revitalisation rurale et de l'outre-mer. Remarquons qu'il s'agit d'un zonage à caractère prioritaire, mais non exclusif.

Ciblage du public, ciblage géographique, accompagnement des jeunes bénéficiaires avec suivi social personnalisé, obligation ou faculté d'un tutorat, sélection des structures titulaires de l'aide et des organismes de suivi, reconnaissance des connaissances et de l'expérience acquises, ce dispositif est précis, complet, structurant et a fait l'objet d'un examen de financement minutieux.

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