Intervention de Colette Giudicelli

Réunion du 24 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Article 1er

Photo de Colette GiudicelliColette Giudicelli :

Madame la présidente, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous sommes tous d'accord pour reconnaître que la situation du chômage des jeunes est très préoccupante.

Près de 120 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire « sans diplôme », 40 000 jeunes par an décident d'interrompre leurs études sans un niveau de qualification reconnu.

Bien évidemment, nous souhaitons tous aussi trouver des solutions pour notre jeunesse dont l'insertion professionnelle est de plus en plus difficile.

Cependant, messieurs les ministres, nous divergeons sur la méthode et les moyens d'y parvenir. La recette de l'emploi aidé n'est pas la bonne solution pour les jeunes sans formation.

La liste est très longue des dispositifs qui ont échoué ou qui n'ont pas vraiment permis d'insérer les jeunes dans l'emploi. Chacun se souvient des travaux d'utilité collective, les TUC, de 1984, des contrats emploi solidarité, les CES, des contrats emploi consolidé, les CEC, des contrats d'accompagnement dans l'emploi, les CAE, des nouveaux contrats initiative emploi, les CIE, des contrats uniques d'insertion, les CUI, des contrats d'insertion dans la vie sociale, les CIVIS ; j'en ai certainement oublié. Aujourd'hui, vous nous proposez les emplois d'avenir.

Tous ces emplois aidés qui ont été fort coûteux n'ont jamais vraiment réussi à répondre au problème du chômage des jeunes sans qualification. Procurer une occupation à des jeunes pendant quelques années ne suffit pas. Il faut leur donner une véritable formation qui leur permette d'aller sur le marché de l'emploi trouver un vrai travail.

Dans tous les cas, c'est le développement de l'apprentissage qui devrait être la priorité nationale. Plus de deux tiers des jeunes apprentis décrochent un emploi à l'issue de leur contrat d'apprentissage, près de 90 % au bout de trois ans. L'Allemagne compte 1, 6 million d'apprentis, contre 425 000 environ en France !

Au cours des dernières années, les différents gouvernements ont favorisé cette logique de formation et d'insertion professionnelle par alternance au titre desquelles figurent justement les contrats d'apprentissage, mais aussi les contrats de professionnalisation.

Même si je reconnais que le volet formation de ces contrats d'avenir a été amélioré par nos collègues de l'Assemblée nationale, j'ai quelques interrogations concernant ce nouveau dispositif.

Messieurs les ministres, dans un contexte budgétaire extrêmement préoccupant, est-il raisonnable de mobiliser plus de 1, 8 milliard d'euros par an ?

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