Intervention de Colette Giudicelli

Réunion du 24 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Article 1er

Photo de Colette GiudicelliColette Giudicelli :

En effet, le coût représentera 1, 5 milliard d'euros pour l'État – 75 % du SMIC – et c'est entre 300 millions d'euros et 400 millions d'euros que vous demanderez aux collectivités ou associations.

Sur ce sujet, messieurs les ministres, pouvez-vous nous apporter des précisions sur le coût global de ce dispositif ?

Je m'interroge également sur la fin du contrat. Que se passera-t-il au bout de trois ans ? Que deviendront ces jeunes ?

On nous cite souvent le succès de l'ancien dispositif des emplois jeunes : 60 % de ceux qui avaient un emploi jeune sont restés chez leur employeur à l'issue du contrat. Il s'agit d'un très mauvais exemple, car c'est oublier que 40 % des bénéficiaires étaient des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur. Pour les employeurs, une fois encore, la charge de ces contrats pèsera sur les collectivités ou les associations, générant pour elles des frais de personnel supplémentaires. §

Je ne vois pas comment les associations ou les collectivités territoriales pourront financièrement pérenniser ces emplois à l'issue des contrats de trois ans. Par ailleurs, un vrai travail ne saurait être exclusivement un emploi public.

Une autre de mes interrogations porte sur la discrimination territoriale que vous souhaitez mettre en place. L'article 1er du projet de loi accorde une importance essentielle aux territoires. Vous avez décidé de donner la priorité aux jeunes résidant dans certains d'entre eux. L'extension du dispositif aux zones de revitalisation rurale ne règle pas tout.

Messieurs les ministres, vous avez décidé de créer 150 000 emplois d'avenir, alors que la cible du dispositif comprend potentiellement 470 000 jeunes peu ou pas qualifiés.

Ce sont ces territoires prioritaires qui vont consommer la quasi-totalité des moyens.

Certes, les jeunes des quartiers sensibles doivent être accompagnés, mais c'est la situation sociale de chaque jeune concerné qui doit être l'unique critère.

Je ne comprends pas que l'ensemble des jeunes Français en situation de précarité ne puisse pas accéder au dispositif prévu et que vous fixiez comme priorité ceux qui vivent dans les zones défavorisées.

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