Intervention de Sophie Primas

Réunion du 24 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Article 1er

Photo de Sophie PrimasSophie Primas :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, ma prise de parole ira dans le sens de celle de ma collègue précédente.

Il est évident que l'insertion professionnelle des jeunes peu ou pas qualifiés est devenue bien difficile dans un contexte de crise économique qui les touche en priorité. La situation de ces jeunes, que nous connaissons tous, eux qui, comme on le dit dans ma banlieue parisienne, « tiennent les murs » tant l'inactivité est importante, est particulièrement préoccupante.

L'objectif fixé par le Gouvernement pour l'insertion des jeunes sans qualification est donc louable et rassemble, nous l'avons dit, toutes les travées de notre hémicycle.

En ce sens, d'ailleurs, je voudrais rappeler que le choix du précédent gouvernement avait été de conduire une politique sans précédent en faveur de l'apprentissage et de la formation en alternance, véritables voies de succès pour une insertion pérenne. Les investissements d'avenir en faveur du développement et de l'extension des établissements, la promotion de l'apprentissage vont porter leurs fruits dans les années à venir. Il aurait d'ailleurs fallu continuer ces efforts en allégeant en particulier les contraintes administratives, souvent trop lourdes pour les entreprises.

Si le dispositif proposé aujourd'hui va dans le sens de la bataille que tout gouvernement doit mener contre ce fléau qu'est l'éloignement des jeunes de l'activité professionnelle, il est en décalage avec la réalité de l'emploi en France.

Ces emplois dits « d'avenir », annoncés quelque peu en urgence, manifestement pour répondre à l'inquiétude grandissante des Français, sont bien sûr insuffisants, vous l'avez dit vous-même tout à l'heure, monsieur le ministre. Je crains que les contrats de génération, que vous nous avez annoncés en complément, ne suffisent pas.

Je regrette que le budget important engagé pour ces emplois conduise à ne créer majoritairement que des contrats temporaires dans un cadre restreint, empêchant la plupart du temps les jeunes concernés de déboucher sur des emplois pérennes.

Il s'agira principalement d'emplois créés dans le secteur public ou le secteur associatif, tous deux soumis à une politique de réduction des dépenses publiques, et dont plusieurs études, menées ici même, au Sénat, ont montré qu'ils ne permettaient pas un taux d'insertion comparable à celui qui existe dans le secteur privé.

Certes, le secteur public et le secteur associatif peuvent être un vivier pour trois ans, mais, in fine, l'objectif primordial doit être de pérenniser les emplois créés et non de précariser à retardement.

Dans les conditions économiques actuelles, nous aurions préféré que vous puissiez proposer de tels contrats avant tout aux entreprises, notamment aux TPE et aux PME

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