Intervention de Serge Dassault

Réunion du 24 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Article 1er

Photo de Serge DassaultSerge Dassault :

Monsieur le ministre, chers collègues de la majorité, contrairement à ce que vous pouvez croire, je partage votre point de vue : il est urgent de mettre fin au chômage des jeunes. D'ailleurs, dans ma commune, Corbeil-Essonnes, je mets tout en œuvre en ce sens. À cette fin, j'ai créé une mission locale qui permet chaque année à 500 jeunes de retrouver du travail en leur assurant une formation, un suivi. Annuellement, plus de 700 à 800 jeunes ont recours à cette mission parce qu'ils sortent du collège, du lycée, voire de l'université sans rien savoir faire.

D'ailleurs, même si ce n'est pas le sujet aujourd'hui, je souhaiterais, monsieur le ministre, que vous puissiez convaincre votre collègue chargé de l'éducation nationale de modifier la formation des jeunes, de changer le dispositif du collège unique et de revenir sur cette idée de donner à tous le même enseignement.

Les enfants n'ont pas tous les aptitudes nécessaires et l'enseignement n'est lui-même pas adapté face à ces différences, ce qui explique que certains n'écoutent pas les professeurs et ne vont même plus en cours, tout cela pour sortir du système scolaire en ne sachant strictement rien faire. Et on nous les envoie après pour trouver du travail… Que de temps perdu ! Si ces jeunes avaient été plus tôt orientés vers l'entreprise et mis au travail, on n'aurait pas à s'en occuper et le taux de chômage serait moins élevé.

En réalité, c'est un problème de gouvernement. Il faudrait que le ministre chargé de l'éducation nationale s'occupe aussi de ce problème et ne laisse pas 150 000 jeunes quitter chaque année le système scolaire sans aucune formation professionnelle. Et cela fait dix ans que cela dure ! Et cela ne fait que s'aggraver chaque année ! Et tout le monde s'en moque ! Rien n'est fait, alors qu'il est indispensable de changer la formation élémentaire peut-être même dès le primaire, monsieur le ministre.

Mais l'urgence est aussi à la résorption des déficits. Dois-je vous le rappeler, mes chers collègues, nous avons pour fonction de gérer le budget, lequel est aujourd'hui en faillite ; il n'est donc plus possible d'augmenter les dépenses. Or, généralement, les mesures qui nous sont soumises, indépendamment de leur finalité positive et de leur intelligence, conduiront à une hausse des dépenses de l'ordre de 2 à 3 milliards d'euros. En l'espèce, le financement des emplois d'avenir serait compensé par les économies réalisées en matière d'heures supplémentaires. Mais il aurait fallu dédier ces économies à la réduction du déficit budgétaire.

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