Intervention de Ronan Kerdraon

Réunion du 24 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Ronan KerdraonRonan Kerdraon :

Mais c’est tout simplement parce que les enfants âgés de deux à trois ans ne sont plus scolarisés !

En tout cas, l’école n’a pas pu remplir efficacement ses missions.

En raison des coupes sombres pratiquées dans les différents budgets du ministère, le nombre de candidats au métier d’enseignant s’est également réduit considérablement au cours du précédent quinquennat.

Nous, à gauche, rejetons cette politique et refusons la fatalité de l’échec scolaire. C’est pourquoi nous approuvons le choix du Gouvernement de faire de l’éducation nationale l’une de ses priorités. C’est aussi pourquoi nous considérons que les emplois d’avenir professeur, réservés aux étudiants boursiers, constituent l’une des étapes vers la refondation de l’école publique. Mais il faudra également revenir sur la réforme de la mastérisation décidée en 2008.

L’accompagnement est aussi un facteur décisif en matière de chômage des jeunes. Je veux souligner à cet égard le rôle important du réseau des missions locales, la mobilisation et le professionnalisme de ses conseillers. Or, là encore, les dotations de l’État n’ont pas progressé depuis 2010 alors que le nombre de jeunes en contact avec le réseau n’a eu de cesse d’augmenter d’année en année, comme l’a remarqué notre collègue François Patriat. C’est pourquoi nous nous réjouissons du renforcement annoncé par le Gouvernement, et confirmé par M. le ministre, des moyens d’accompagnement des missions locales, à hauteur de 30 millions d’euros pour la première année.

La difficile adéquation des offres et des demandes d’emplois est un troisième facteur. Rapprocher l’offre de la demande d’emplois est un casse-tête auquel tous les gouvernements se sont heurtés depuis trente ans. Le nombre d’emplois non pourvus en France est estimé entre 300 000 et 500 000 : une aberration maintes fois dénoncée !

Pour résoudre cette inadéquation, nombre de dispositifs ont été imaginés au cours des dernières des années, mais sans véritable succès. La faute en revient essentiellement au faible niveau de qualification des chômeurs susceptibles de pourvoir les postes disponibles, parfois, à l’absence de mobilité des personnes à la recherche d’un emploi et, surtout, aux misérables moyens accordés aux acteurs du service public de l’emploi, qui peuvent parfois mal connaître les besoins de recrutement des entreprises.

Depuis 2008, faute de moyens humains suffisants, Pôle emploi a laissé en jachère la prospection des offres d’emplois pour assurer l’inscription des chômeurs. Bien sûr, une fois encore, nous nous félicitons que, cet été, aussitôt constitué, le Gouvernement ait créé 2 000 postes à Pôle emploi. Mais prenons garde : si la jeunesse actuelle n’est pas encore une « génération sacrifiée », c’est bien une « génération précaire ».

Oui, il est urgent de prendre la question de l’emploi des jeunes à bras-le-corps ! Oui, il est urgent de leur offrir autre chose que de belles paroles, des propos lénifiants ! Léo Lagrange disait : « Aux jeunes, ne traçons pas un seul chemin ; ouvrons-leur toutes les routes. » Mes chers collègues, c’est à cela que le Gouvernement nous invite.

Depuis dix ans, la situation n’a pas cessé de s’aggraver. Pourtant, plus de quatre-vingts dispositifs ont été expérimentés : CIVIS, CUI, CIE, CAE… Ces contrats n’ont jamais réellement abouti.

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