Intervention de Jean-François Husson

Réunion du 24 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Jean-François HussonJean-François Husson :

Ensuite, l’objectif des emplois d’avenir est de proposer un accès à une formation qualifiante et à un emploi durable à des jeunes dont la rupture professionnelle est due le plus souvent à un échec scolaire, puis à un phénomène dit de « décrochage ». Que ces jeunes soient, pour certains d’entre eux, responsables de la situation ou non, ils sont en grande difficulté, et nous ne pouvons pas les laisser sur le bord du chemin.

Leur intégration professionnelle doit désormais être pérenne. Il ne s’agit pas de créer un énième dispositif débouchant sur une précarité dans l’emploi ainsi créé. La réussite du dispositif ne sera effective que si et seulement si l’emploi est durable. Il est dès lors nécessaire de tout mettre en œuvre pour garantir un accès au marché du travail qui ne soit pas un simple palliatif à la situation de détresse subie par ces jeunes. Ce texte doit dépasser l’étape du simple souhait ; à défaut, nous porterions collectivement une responsabilité toute particulière.

Par ailleurs, j’attire votre attention sur un point : l’application d’un tel dispositif ne sera un succès que si le Gouvernement met parallèlement tout en œuvre pour corriger les faiblesses du système éducatif, placé sous la responsabilité de l’État.

En effet, le projet de loi doit non seulement s’attacher à l’objectif d’insertion des jeunes sortis du système éducatif, mais aussi, et peut-être surtout, remédier aux failles de la formation initiale. Il est indispensable d’agir tant sur les conséquences que sur les causes de l’échec de l’intégration professionnelle de nos jeunes concitoyens qui sont aujourd’hui sans diplôme. C’est d’ailleurs ce que préconise la Cour des comptes ; dans un rapport du 12 mai 2010 intitulé L’Éducation nationale face à l’objectif de la réussite de tous les élèves, elle pointe un certain nombre de failles et de faiblesses du système scolaire français.

Enfin, dans un contexte budgétaire extrêmement contraint – on mène une politique de rigueur sans prononcer le mot –, le financement d’un tel dispositif mobilise des fonds importants. Il est donc nécessaire de faire des choix et d’opérer des transferts de ressources pour compenser cette dépense nouvelle dans le respect des restrictions budgétaires annoncées par le Gouvernement. Or ce point n’est pas précisé dans le projet de loi.

Pour conclure, messieurs les ministres, je vous demande d’associer les élus que nous sommes, membres de la représentation nationale, au sein des différents comités régionaux de suivi et d’évaluation. C’est une question de respect et d’engagement réciproque.

Les jeunes méritent notre attention et notre soutien. C’est pourquoi, à l’ouverture de ce débat, j’ai choisi en conscience de m’engager à voter en faveur de la création des emplois d’avenir.

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