Intervention de Chantal Jouanno

Réunion du 24 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Chantal JouannoChantal Jouanno :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous débattons d’un projet de loi sur lequel nous avons de vrais clivages politiques, des clivages « normaux ». Néanmoins, soyons attentifs à garder un peu de mesure dans nos propos, car nos discussions renvoient non à des chiffres ou des éléments techniques, mais à des réalités humaines, comme cela a été rappelé par les différents orateurs.

Aussi, le texte qui nous est soumis est bien un projet d’intérêt général, et nous aurions aimé qu’il soit un peu moins bâclé en commission.

Sur le fond, le projet de loi repose sur deux constats que, paradoxalement, nous partageons.

Premier constat, porté par la droite ces derniers mois, il existe un problème de coût du travail, tout particulièrement pour les jeunes non qualifiés.

Deuxième constat que nous partageons, il est préférable que ces jeunes aient une activité au lieu de rester au chômage ou dans l’inactivité.

Si nous partageons ces constats, nous devrions pouvoir nous entendre, notamment pour trouver des réponses structurelles. Je ne reviendrai pas sur les problèmes de financement de votre politique, puisqu’ils ont déjà été évoqués, ni sur l’ambition de ce texte par rapport au nombre de jeunes aujourd’hui sans activité, sujet abordé par mon collègue Philippe Bas.

Je voudrais surtout revenir sur les principes que vous portez.

Nous pourrions voter ce texte sous deux conditions : la première est que tout soit réellement tenté pour ces jeunes ; la seconde est que ce projet de loi soit ciblé sur les jeunes les plus concernés par le risque de relégation sociale.

Première condition, la plus importante, est de tout tenter pour les jeunes. Cela signifie ne pas exclure d’emblée le secteur marchand. Nous sommes intervenus à de nombreuses reprises sur ce point important.

J’ai entendu quelques-unes de vos déclarations, monsieur le ministre. Vous considérez qu’un jeune retrouve plus facilement sa dignité en travaillant dans le secteur public. Je vous invite à plus de considération pour les entreprises et les entrepreneurs, qui créent 80 % des emplois. Il faut éviter d’opposer les entreprises à la société ou à l’intérêt général.

Vous affirmez que l’ouverture d’un tel dispositif aux entreprises créerait des effets d’aubaine. Ayant été à la tête d’établissements publics, je ne suis pas certaine que ce ne sera pas également le cas dans le secteur public, notamment dans les établissements publics à caractère industriel et commercial, les EPIC. Au passage, vous avez réussi à créer quelque chose que même la droite n’aurait pas osé porter : des CDD de trois ans dans la fonction publique !

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