Intervention de Chantal Jouanno

Réunion du 24 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Chantal JouannoChantal Jouanno :

Très concrètement, si vous vouliez vraiment « tout tenter » pour ces jeunes, pourquoi ne pas avoir combiné ce dispositif avec l’apprentissage, qui, lui, offre un emploi durable dans huit cas sur dix ?

Pourquoi ne pas avoir ouvert ce dispositif de manière très encadrée sur des secteurs ciblés qui connaissent aujourd’hui des difficultés de recrutement tels que les métiers de bouche, l’hôtellerie ou l’environnement, comme l’a évoqué à juste titre M. Godefroy ? D’ailleurs, c’est presque une erreur de dire encore aujourd’hui que le secteur de l’environnement n’entre pas dans une logique marchande. Cela signifierait que celui-ci reste toujours en marge des secteurs productifs et de la croissance.

De plus, pourquoi ne pas avoir associé les représentants des entreprises pour identifier les secteurs porteurs d’emploi et les formations d’avenir, comme le préconisait en 2000 notre collègue Alain Gournac dans un rapport d’information sur le bilan des emplois-jeunes ?

Deuxième condition, nous voulons que ce texte soit beaucoup plus ciblé sur la prévention de la relégation sociale.

Comme je vous l’indiquais, nous partageons le constat que l’activité est toujours préférable à l’inactivité ou à l’assistanat. Dans ces conditions, il faudrait cibler non seulement les jeunes sans formation, mais aussi, et d’abord, ceux qui sont éloignés de toute activité depuis plus d’un an, comme l’a dit Philippe Bas. À ce propos, le dispositif combine une logique territoriale et une logique sociale, et je ne suis pas certaine que cela puisse fonctionner.

Par conséquent, il faudrait donner la priorité non pas aux jeunes issus de certains territoires, mais aux jeunes qui sont dans l’inactivité depuis plus d’un an.

Autre proposition : puisque vous avez légalement ouvert ce dispositif aux entreprises d’insertion, pourquoi leur fermer les financements ? Pourquoi le CDD d’insertion n’est-il pas une forme du contrat d’avenir ? Ces structures ont une réelle expérience pour repérer les jeunes qui en ont le plus besoin et pour les accompagner dans une réinsertion non seulement professionnelle, mais aussi sociale. §

Ne croyez-vous pas que ces entreprises ont plus d’expérience que les EPIC pour accompagner ces jeunes ? Donnez-leur les moyens d’ouvrir complètement leurs portes aux jeunes !

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