Intervention de Thierry Repentin

Réunion du 24 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Thierry Repentin, ministre délégué :

Chaque cas devra faire l’objet d’un descriptif dans la demande d’agrément qui sera signée par le représentant de l’État dans le département, afin d’être sûr que le volet formation correspondra effectivement à ce qui est nécessaire pour que le jeune assume pleinement l’emploi qui lui sera confié durant cette période de trois ans.

Je vous remercie pour cette analyse que nous partageons, au risque d’exclure des jeunes ou d’éloigner des employeurs potentiels, d’ailleurs Laurence Rossignol y a fait référence voilà quelques instants.

La formation – comme l’a dit Jean Desessard – doit aussi prendre en compte ce que l’on appelle les « services annexes à la formation », la mobilité, le logement. Effectivement, on va aussi trouver des solutions propres à chaque individu pour les services dits « annexes » et qui sont pourtant au cœur même du fait que l’on accède ou non à l’offre de formation. Dans ce cadre-là, nous comptons énormément sur chacune des régions de France, pour qu’elles adaptent elles-mêmes leur carte de formation, pour tenir compte du fait qu’arrive dans un mois, grâce au Parlement et au Gouvernement, un nouveau type de contrat aidé, l’emploi d’avenir, qui nécessite que soit affinée l’offre de formation aujourd’hui disponible dans chaque région.

Sur ce point, je fais écho notamment aux préoccupations de MM. Jean-Étienne Antoinette et Stéphane Mazars, nous devons nous situer effectivement dans un cadre de formation individualisée. C’est, me semble-t-il, fondamental, non seulement pour la réussite du dispositif, mais aussi et surtout pour la réussite, dans une démarche de réinsertion professionnelle, voire pour beaucoup d’entre eux, d’insertion professionnelle, des 150 000 bénéficiaires, des jeunes qui sont ciblés, – je le dis également à Chantal Jouanno – les moins armés.

Effectivement, ce qui différencie aussi ce système par rapport au système antérieur, c’est que nous souhaitons qu’il concerne les jeunes les plus éloignés de l’emploi. Vous avez dit : Peut-être vous rejoindrai-je si nous avons la certitude, au cours du débat, que nous allons vers celles et ceux qui sont durablement éloignés de l’emploi, de plus d’un an par exemple. Nous sommes dans le cœur de cette cible car les 150 000 jeunes ciblés sont ceux qui n’ont aucune formation ou ont très peu de formation. Donc, par définition, en période de crise tout particulièrement, ce sont celles et ceux qui restent sur le bord du chemin, l’absence de diplôme et de qualification étant rédhibitoire, vous le savez, pour l’accès au travail.

M. Philippe Bas, à la tribune, nous a fait un cours sur la compétitivité, sur ce qu’il fallait faire dans tous les domaines pour revenir à une économie très performante. Monsieur le sénateur, vous avez été sceptique en disant : « l’emploi d’avenir, cela ne va pas nous mener très loin », j’ai repris votre expression.

À la place où nous sommes les uns ou les autres, où nous avons été, monsieur Philippe Bas, il faut faire preuve d’humilité. Se fixer comme objectif d’insérer professionnellement 150 000 emplois d’avenir sur les 150 000 qui sont la cible potentielle dans notre pays, c’est déjà un pas en avant, sur lequel, selon moi, vous pourriez nous retrouver. En effet, même si je ne sais pas si on va aller très loin, il me semble que l’on ira plus loin que par le passé, notamment avec des dispositifs qui ont été créés mais jamais appliqués – vous voyez à quoi je fais référence... §

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