Intervention de Michel Sapin

Réunion du 24 septembre 2012 à 14h30
Création des emplois d'avenir — Suite de la discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Après les précisions que vient d’apporter Thierry Repentin sur la formation, un sujet absolument décisif sur lequel nous reviendrons, je tiens à verser quelques éléments au débat qui va bien sûr se poursuivre – vous en avez l’habitude, mesdames, messieurs les sénateurs ! – avec la discussion des articles et des amendements. Je n’ai donc pas la prétention de répondre précisément à toutes les questions qui m’ont été posées par les uns et les autres.

Je tiens tout d’abord à remercier les sénateurs et sénatrices, très nombreux, qui se sont exprimés favorablement, voire très favorablement, en faveur de ce texte et ceux qui l’ont soutenu, certains appelant à des améliorations supplémentaires, que le débat saura apporter. Par ailleurs, je tiens également à saluer ceux qui, dans l’opposition, ont dès maintenant apporté leur soutien à ce projet de loi. Cela prouve bien que, lorsqu’on regarde les réalités en face, on peut appuyer des propositions avancées par des personnes qui n’appartiennent pas au même camp politique. §

Beaucoup d’entre vous ont dit que le constat est partagé. Ce constat, vous le connaissez : 500 000 jeunes sans formation, sans emploi, souvent d’ailleurs depuis très longtemps.

Vous le savez, il y a deux chiffres extrêmement frappants, que j’avais d’ailleurs cités ici même lors d’une réponse à une question d’actualité au Gouvernement.

Au-delà des 3 millions de chômeurs que notre pays compte aujourd'hui – nombre qu’il a malheureusement déjà connu –, ce sont 500 000 jeunes qui sont sans emploi et sans formation. Jamais nous n’avons connu une telle situation ! Certes, nous convergeons sur le constat, mais reconnaissons aussi tous ensemble que jamais autant de jeunes ne se sont retrouvés dans une telle situation.

Par ailleurs, jamais notre pays n’a connu autant de chômeurs de très longue durée : non pas d’une durée d’un an, madame Jouanno – même si c’est déjà très long pour beaucoup d’entre eux, notamment pour les jeunes ! –, mais de plus de trois ans, parmi lesquels une proportion très importante de jeunes qui n’ont jamais eu d’emploi.

Oui, nous convergeons sur le constat, qui n’est pas nouveau, que les jeunes rencontrent des difficultés pour accéder à l’emploi. Certains d’entre vous ont décrit les différents dispositifs proposés jusqu’à présent, et je partage avec eux l’idée que les uns et les autres ont cherché à répondre au problème de l’emploi des jeunes. Toutefois, force est de constater que, après les dix années que nous venons de connaître – pardonnez-moi de le dire, mais je ne cherche pas du tout à polémiquer –, jamais nous n’avons connu une situation aussi critique pour les jeunes.

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