Intervention de Aline Archimbaud

Réunion du 2 octobre 2012 à 9h30
Débat sur l'économie sociale et solidaire

Photo de Aline ArchimbaudAline Archimbaud :

Monsieur le président, monsieur le ministre délégué, mes chers collègues, ce débat sur l'économie sociale et solidaire fait suite au très bon rapport rédigé par mes collègues Marie-Noëlle Lienemann et Marc Daunis dans le cadre du groupe de travail sur l'économie sociale et solidaire.

Je souhaite débuter mon intervention en insistant sur la nécessité de prendre en considération la grande diversité existant au sein des coopératives. Comme l'a proposé Marc Daunis, il est important de réfléchir aux périmètres et aux valeurs des grandes et des petites coopératives.

J'insiste également sur la nécessité de pousser l'innovation et d'encourager un certain nombre de structures coopératives, qui me paraissent particulièrement pertinentes dans le contexte social et économique actuel.

Je souligne fortement que les SCIC, les sociétés coopératives d'intérêt collectif, créées par la loi du 17 juillet 2001, permettent une coopération concrète très intéressante, pour ce qui concerne notamment l'accès au capital des collectivités locales, des communes, des agglomérations, des conseils généraux et des régions avec les structures financières de l'économie solidaire, mais aussi avec de simples citoyens. Ces collectifs sont opportuns, car ils permettent de porter un projet pendant des années. J'ai pu le constater concrètement en Seine-Saint-Denis, comme sur tout le territoire. Il serait bon que les pouvoirs publics et votre ministère, monsieur le ministre délégué, soutiennent ce type de coopératives.

Mes collègues ont également évoqué les coopératives d'activités et d'emploi. Il est vrai que les créateurs d'entreprise ont besoin d'un accompagnement, et pas seulement pendant quelques mois. Ces structures offrent la possibilité de mettre en place cet accompagnement, et donc de soutenir des créations durables, qui se consolident.

L'importance des coopératives d'habitat a également été soulignée, car elles permettent de lutter contre la spéculation immobilière, qui est un vrai souci dans bon nombre de territoires, tout en restant dans une logique solidaire et collective, mais en n'attendant pas tout de l'État.

Tous ces dispositifs sont à encourager. C'est dans ces secteurs qu'il faut porter l'effort pour alléger des procédures encore un peu lourdes et améliorer le régime juridique. Les préconisations du rapport sur ce sujet paraissent extrêmement importantes. Il faudrait également créer un statut adapté aux coopératives d'habitants.

Dans la période difficile que nous traversons, toutes ces dynamiques doivent être fortement encouragées.

Il est également urgent, je rejoins mes collègues sur ce point, d'inciter à la reprise d'entreprises sous forme de SCOP. Il convient de lever l'obstacle que constitue la nécessité pour les salariés de disposer d'emblée de la majorité du capital social. Il faut leur laisser le temps, comme le souligne le rapport, soit cinq à dix ans, de parvenir à cette majorité. Il serait utile, également, d'instaurer un droit d'information des salariés, ainsi qu'un droit de préférence systématique à leur profit lors des projets de cession.

Je l'ai constaté encore très récemment, y compris dans le cas de PME en difficulté – elles sont aujourd'hui nombreuses dans le tissu industriel –, lorsque des salariés apprennent tardivement qu'ils sont licenciés, il est compliqué pour eux de rassembler l'argent et de monter, en quelques semaines, le dossier visant à créer une SCOP.

Il nous paraît donc essentiel de favoriser de façon systématique la reprise d'entreprises par les salariés

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